Même si les amoureux meurent... leur amour reste éternel

Seul l'avenir pouvait le dire...... et moi, seule la suite pourra me le dire, j'ai hâte!!!!! cimer

mira

Merci à toi Françoise didi :)... la suite... hum... long chapitre à haut risque en cours d'écriture, j'essaie de faire au plus vite ^^

mira123 a écrit:: Merci à toi Françoise didi :)... la suite... hum... long chapitre à haut risque en cours d'écriture, j'essaie de faire au plus vite ^^

Même si j'ai hâte de le lire, prends le temps car je veux être à fond dans l'histoire comme jusqu'à aujourd'hui même si je m'imagine une suite mais l'écriture est si coulante que je voyage à travers l'histoire périlleuse de Aman, Shana et Priya, car à un moment ou un autre, elle va réapparaître!!!!!
Wow, je suis impatiente. Mira, ton style est vraiment très bon......

francoisetiryaki a écrit:: Même si j'ai hâte de le lire, prends le temps car je veux être à fond dans l'histoire comme jusqu'à aujourd'hui même si je m'imagine une suite mais l'écriture est si coulante que je voyage à travers l'histoire périlleuse de Aman, Shana et Priya, car à un moment ou un autre, elle va réapparaître!!!!!
Wow, je suis impatiente. Mira, ton style est vraiment très bon......

Tu ne peux pas savoir comme ça me touche ce que tu dis là, mon plus grand bonheur c'est de pouvoir partager entièrement cette histoire et rendre les personnages vivants... je vais passer par une folle mais il m'arrive même de rêver des scènes que j'écris ^^
Et oui, Priya est pour l'instant sortie de la vie d'Aman mais elle ne le sera jamais réellement, son retour sera plutôt... surprenant... En espérant être à la hauteur des ces compliments :)
mille merci encore zoubi

***

- Shandini ? Shandini… dépêche toi s’il te plait, on va être en retard ! appelait Aman en débarrassant la table des restes du petit déjeuné avant de jeter un œil anxieux à sa montre. Dehors, un beau soleil annonçant un été en avance brillait déjà en cette matinée de la fin de juin.

A l’étage, Shana l’esprit hagard perdu face à son reflet sur le miroir de sa coiffeuse ne bougea point. Parée d’un ensemble de jupe couleur de chocolat et d’un chemisier miel rappelant celui de ses yeux, l’image de la jeune punjabi aux kurta et salwar exotiques lui semblait bien lointaine, celle de la femme indienne traditionnelle aussi… elle était une autre, un mensonge de plus dans cette vie pleine d’artifices.

Deux mois viennent de s’écouler depuis son mariage, deux mois d’une vie paisible et agréable auprès d’un homme charmant… de l’homme qu’elle a toujours aimé, celui qui faisait vibrer son cœur au son de sa voix prononçant son nom.

Un sourire éclaire son visage à son souvenir débarquant il y a quelques jours les bras chargés de paquets, elle s’était alors prêté avec entrain au jeu de la « Pretty Woman » en essayant toutes les tenues « occidentales » qu’il lui avait offert. Sa timidité finit même par la quitter face à ses acclamations, satisfait de son goût.

Mais un voile de tristesse assombrit son regard rapidement en repensant à ses arguments pour la pousser à reprendre une vie « normale ». Combien il tenait à ce qu’elle surpasse son drame et retourne à ses études qu’elle avait longtemps souhaitées, si bien que ne réussissant pas à dissiper sa peur du regard des autres, il lui offrit la possibilité de l’éviter.

Aman lui expliqua que si sa seule crainte était de s’exposer au monde dont elle s’est retirée, elle pouvait alors y retourner s’y fondant. Même s’il était conscient que ce n’était que fuir encore la réalité, il savait aussi qu’il lui fallait du temps et du courage.

Elle savait qu’il était plein de bonnes intentions, c’est lui qui a l’époque avait convaincu son frère de la laisser continuer ses études après tout, défendant son droit à l’indépendance et l’autonomie, deux valeurs qui n’avaient plus de sens aujourd’hui à ses côtés.

Elle aurait voulu lui dire qu’elle n’en avait plus besoin maintenant qu’il était là, que cette vie suffisait à son bonheur, si elle ne demandait pas son amour de mari que ferait-elle d’une indépendance ? mais elle en était incapable.

Parce qu’elle avait l’impression que cette autonomie qu’il lui accordait était une nécessité pour lui aussi, le jour viendra où cette union n’aura plus de raison d’être, il voulait s’assurer de quitter une femme forte et responsable… d’abord occidentaliser ses habits pour ensuite occidentaliser ses idées… le divorce n’est pas dans leur culture d’origine.

- Shandini ?

Elle sursaute au son de sa voix à sa porte entre ouverte, avait-il frappé sans qu’elle le sache ? comme il avance vers elle, elle s’empresse de reprendre une mine enjouée avant de se tourner vers lui.

- Que fais tu donc ? on va être en… sa phrase se termine par un sifflotement d’admiration.

- Dis donc ! ce n’est pas comme ça que tu vas passer inaperçue en classe toi… je plains tes pauvres camarades, ils vont avoir du mal à se concentrer sur leur feuilles d’examens ! rajoute-t-il malicieusement.

- Oh… esquive-t-elle en rougissant, elle lui tourne le dos pour prendre une épingle s’apprêtant à attacher ses longs cheveux.

- Laisse les… je les préfère détachés comme ça… la coupe-t-il en la lui prenant des mains, il les recoiffe en passant ses mains dans ses boucles soyeuses pour les ordonner de part et d’autre sur ses épaules.

Son souffle chaud dans sa nuque mettait le feu au corps de la jeune femme, elle s’efforçait de baisser les yeux pour éviter son regard de peur de laisser paraître son émoi. Elle le voit prendre sa chaine sur le meuble et l’approcher d’elle, quand ses doigts frôlent sa peau sensible pour la lui attacher, elle sent son cœur battre à se rompre dans sa poitrine.

- Challo… c’est l’heure de partir !

Le trajet vers la fac lui parait si court qu’elle est surprise de voir la façade de son département s’imposer à son regard perdu derrière les vitres de la voiture. Des visages familiers s’affichaient sur les silhouettes qui s’avançaient en groupe vers son entrée… elle avait l’impression que ça faisait des années, pourtant il y a à peine quelques mois, elle était là

- Ça va aller, tu verras ! lui dit Aman en pressant sa main crispée sur son genou, son visage souriant lui réchauffa le cœur, elle se sentit obligée d’être forte, pour lui aussi, pour tout ce qu’il faisait pour elle.

- Merci… souffle-t-elle en tirant sur la poignée de la porte.

- Shandini ?

- Haa ?

- Prend ça… il enlève le tâawiz qu’il avait attaché au poignet depuis sa naissance pour le lui donner

- Comme ça je ne te quitte pas… mais même si je suis prof, il ne te soufflera pas les réponses ! termine-t-il lui tirant un sourire derrière les larmes qui commençaient à se former dans ses yeux.

- Aman… je…

- Je sais… allez file !

Alors qu’elle refermait la portière derrière elle, il lui lance encore :

- Hé… n’oublie pas ton nouveau nom… madame Khan !

« Madamde Khan »… « Shandini Khan »… oserait elle y croire en le notant sur la feuille qui lui est présentée?... ce n’est pas son sujet d’examen de sociologie qui allait l’y aider : « quel rôle le nom joue-t-il dans la construction d’une identité ? »

***

La semaine passe sans encombre, Shana trouve vite ses repères dans cette vie qu’elle avait presque oubliés, ses camarades ne l’ayant pas tout de suite reconnus, l’ont félicité de la voir reprendre ses études et promis leur soutien sans oublier de la charrier sur le fait qu’elle devait bien profiter d’avoir un prof particulier à la maison.

Ce n’est qu’à la sortie du dernier examen qu’elle est surprise de trouver des membres de sa troupe de danse en train de l’attendre, leur vue ravive ses horribles souvenirs et elle se retient à peine de les ignorer.

- Shana ! comment vas-tu ? on était fous d’inquiétude pour toi ! l’aborde Catherine, leur chorégraphe.

- Je vais bien merci… répond elle froidement avant de s’apprêter à partir.

- Hé… l’attrape Karim pour l’arrêter, mais il la relâche aussi tôt en voyant son regard noir.

- Désolé ! s’excuse-t-il avant d’ajouter :

- C’est juste qu’on ne comprend pas pourquoi tu nous fuis, Linda a parlé à ton frère en allant chercher la commande mais il a dit qu’il fallait voir avec toi…

- Ecoutez les gars, je sais que je vous ai lâché sans prévenir, mais je suppose que ça n’a pas été une grande surprise...

- Tu ne dois pas laisser ce qui s’est passé empiéter sur ta vie

- Vous ne savez rien de ma vie, alors lâchez moi les baskets s’il vous plait !

- Tu ne peux pas nous laisser tomber comme ça, si on peut se débrouiller pour la partie en groupe, on fait quoi pour ton solo…

- Oh tais-toi Eric ! crie Catherine avant de se tourner vers la jeune femme qui ne cachait pas son irritation

- Shana… ça n’a rien à voir, mais je pense surtout à toi… tu ne peux pas…

- Qu’est ce qui se passe ici ?

- Monsieur K’an ! … bonjour…

L’arrivée d’Aman fait taire les protestations, les étudiants un peu intimidés se contentent de regarder Shana

- Il y a un problème ? lui demande-t-il

- Non… j’allais partir

- Shana ! supplie Laura qui avait même prit des cours dans sa salle de danse dans le quartier pour se perfectionner.

- S’il vous plait monsieur K’an… parlez lui vous, elle vous écoutera !

Le visage de Shana traduisait toute la peine que le sujet du spectacle réveillait en elle, il la sentait sur le point de fondre en larmes à n’importe quel moment. Il passe alors un bras protecteur autour de ses épaules avant de lancer :

- Il se fait tard, vous devriez aller vous préparer… si je me souviens bien votre spectacle est à peine dans quelques heures… Challo Shandini, rentrons !

Ses amis la voient s’engouffrer dans la voiture de son mari avec dépit, ils prennent la route de la salle du spectacle en ruminant leur déception. Catherine passant déjà des coup de fil pour voir si elle pouvait éviter le mur dans lequel ils entraient ce soir.

***

Shana, les nerfs à vif, est surprise de voir la voiture s’arrêter dans un parking en pleine ville :

- Aman ? je croyais qu’on allait rentrer… demande-t-elle en le voyant détacher sa ceinture.

- J’aimerai marcher un peu… tu veux m’accompagner ?

Sans attendre sa réponse, il quitte la voiture et se dirige vers le trottoir en face, Shana pas très sure de qu’il voulait faire, le suit rapidement… le tintement derrière elle lui annonce qu’il a fermé la voiture.

Les mains dans les poches, Aman s’avance à pas long en longeant cette vue si chère à son cœur, elle fait de même en gardant le silence. Le soleil déclinait au loin derrière eux et la fraicheur de la fin de journée finit par dissiper sa frustration, elle ne cherchait même plus à trouver une explication à cette soudaine envie de marche que l’homme qui marchait à côté d’elle avait eue. profitant de la distraction que lui offrait le cours d’eau, elle se plonge dans la contemplation de son visage, ses yeux d’un marron qui lui faisait tourner la tête fixaient un point inconnu au loin, son nez large et ses lèvres pulpeuses, ses fossettes qui se dessinent malgré lui-même quand quelque chose l’énerve, comme ce sifflement d’une sirène de bateau au loin qui venait déranger ses pensées… combien de temps s’était il écoulé avant qu’il ne s’arrête, elle n’en avait aucune idée, l’horizon sombre lui annonçait déjà le début de soirée.

- On a tort, tu sais ! lui déclare-t-il soudain en faisant face à la Seine, ne comprenant pas trop de quoi parlait-il elle le regarde sans rien dire

- De se priver de ce qu’on a toujours aimé… J’ai toujours aimé marcher le long de la Seine, toujours… je me rends compte aujourd’hui à quel point ça me manquait

- Je ne veux pas parler de… commence-t-elle en comprenant où voulait il en venir

- Pourquoi pas ? pourquoi se contenter de rester silencieux quand notre esprit dit tant à l’intérieur…

Il se tourne vers vivement plongeant son regard au plus profond d’elle-même avant de dire :

- N’est ce pas ce que tu fais à chacun de tes longs silences…

- Désolée ! se trouve-t-elle obligée de répliquer en déglutissant, elle ne s’attendait pas à ce qu’il se décide à un déballage en pleine rue

- Pourquoi désolée ? dis-moi Shandini, pourquoi tu es toujours désolée ? désolée de faire ci, de ne pas faire cela, désolée de parler, désolée de rester silencieuse, désolée même de vivre… pourquoi ?

Sa voix était calme et malgré le sens de ses paroles, elle ne percevait dans son ton aucun reproche… pourtant elle sentait les larmes lui monter aux yeux :

- Toi et moi on a une chose en commun, on a eu tous les deux un moment dans nos vies qui les a changé, ce moment qui fait un repère entre un avant et un après… ce moment qu’on aimerait effacer mais qu’on ne peut pas ! pourquoi pour un moment on change toute une vie !? parce que je ne peux pas regarder la Seine sans penser à Priya et tu ne peux pas danser sans penser à Suraj ?

Choquée de l’entendre prononcer ces paroles, Shandini a l’impression de manquer d’air et a besoin de respirer fortement pour obliger son cœur à reprendre un rythme normal.

- Tu voix ? ce n’est pas si difficile de dire tout haut ce qu’on pense tout bas, Shandini !

- Je veux rentrer, Aman ! le supplie-t-elle laissant échapper une larme qui vient rouler lourdement sur sa joue

- Je veux te voir danser… lui répond il en s’approchant encore à presque lui toucher le nez

- Non ! répond elle catégorique… rentrons ! rajoute-t-elle en lui tournant le dos mais il lui empoigne le bras l’obligeant à lui refaire face.

- Je veux te voir danser ; répète-t-il calmement

- Non ! s’il te plait Aman… elle se débattait pour échapper à son étreinte.

- C’est comme la vue de la Seine… Shana me manque aussi, Shandini !

***

La salle de sport de la fac était méconnaissable décorée à l’occasion du spectacle qui comme chaque année, rassemble les étudiants et enseignant le dernier jour des examens pour clôturer ensemble l’année en beauté bien avant de se soucier des résultats et des choix de l’avenir.

Après la première partie consacrée à une courte pièce de théâtre sous le thème général choisi qui est « le monde… cette petite ville », la scène est laissée au groupe de musique qui jouait quelques reprises légendaires et quelques uns de leurs titres.

Vient alors le moment de la danse qui devait rassembler toutes les nationalités accueillies à la fac, alors que les décors sont changés, Catherine vérifie les derniers détails de costumes avant de lancer les premiers danseurs… la partie de Shana étant la dernière, elle avait changé l’ordre de passage pour être l’avant dernière, étant la seule à pouvoir exécuter ses pas.

Les acclamations dans les gradins lui donnent confiance avant de se lancer sur scène, elle exécute ses pas avec brio, elle n’était pas la chorégraphe pour rien et au moment du changement de musique, elle aperçoit Aman se joindre au chef de département de Socio, les applaudissements lui annoncent une arrivée derrière elle…

Shana vêtue de son costume de scène qui ne pouvait aller qu’à elle, s’avance vers la piste d’un pas décidé et lui lançant un sourire, elle entame ses pas de danse avec allégresse mettant le feu aux gradins.

Comme prévu, la troupe se retire discrètement pour lui laisser la piste… elle cherche du regard son mari qui lui sourit de toutes ses dents, son visage radieux s’illumine de plus bel alors que la chanson démarrait :

tit cadeau... j'adore cette chanson et cette danse :)

***

2ère partie : à jouer avec le feu… on finit par se brûler...

Dans l’euphorie de toutes les acclamations qu’elle a eues, Shana se sentait ivre sans avoir pris d’alcool. La fête organisée en plein air après le spectacle, rassemblait enseignants et étudiants encore, même si beaucoup avait déjà esquivé aux bras de leurs compagnes.

- Tu ne vas partir déjà, Shana ! t’es la star de la soirée… lance Eric alors qu’elle s’apprêter à mettre sa veste qu’Aman lui tenait.

- C’est vrai, reste encore un peu… ou bien monsieur K’an est un couche tôt ? ajoute Laura en lui jetant un coup d’œil malicieux le faisant sourire, il dit à sa femme :

- Tu peux rester encore t’amuser avec tes amis, appelle moi quand tu voudras partir, je reviendrais te…

- Non non… allons y… le coupe-t-elle en lui prenant la veste des mains.

Elle ne s’imaginait pas un instant passer une soirée « entre potes » sans lui, ni même aller à une fête en son absence !... d’ailleurs depuis quand ces fêtes avaient une quelconque valeur à ses yeux !?

Comme lisant dans ses pensées et voyant la déception qu’affichaient les visages de ses amis, il enlève sa veste et lance avec entrain :

- Alors dites moi les enfants, il y a de quoi manger halal sur votre buffet où on aurait du ramener notre bouffe avec nous ?

Il se dirige vers la table où boissons et différents plats étaient présentés et invite sa femme à l’y rejoindre.

D’abord restreint dans son rôle d’adulte parmi ces étudiants qui jouissaient à juste cause de leur insouciance, il finit par se dérider en voyant quelques uns de ses collègues investir la piste de danse animée par un DJ.

Plus d’une fois Shana s’était jointe à ses co-danseur sur la piste pour exécuter une chorégraphie improvisée mais quand la chanson d’un film indien passe, on la laisse seule à bord. Enjouée et entrainée dans l’ambiance festive, elle oublie sa timidité et lui fait signe de la rejoindre, il décline d’abord mais finit par accepter sous les appels et sifflements des spectateurs qui étaient loin d’imaginer qu’Aman Khan, le sérieux professeur était né pour être un homme de spectacle.

Au bout de quelques minutes, la chanson est changée pour un titre de Sting qu’il aimait bien, alors que Shana voulait quitter la piste de danse, il l’attire vers lui pour rester, d’investissent aussi les lieux… la chanson suivante est un slow « Over the rainbow » de Judy Garland… une chanson pleine d’espoir qui remuait souvent Aman et faisaient les yeux de Shana briller de larmes.

Sans s’en rendre compte, elle se blottit dans ses bras protecteur emportée apr cette mélodie envoûtante, se dandinant au rythme de ses pas et remontant ses mains sur ses épaules larges s’y accrochant comme une bouée de sauvetage alors que son souffle chaud dans ses cheveux lui donnait la chaire de poule, elle sentait son regard son elle comme aimant attirant le sien et en levant les yeux, elle faillit défaillir ! toute cette intensité dans son regard, cette sensualité dans ses gestes empoignant d’un bras sa taille et tenant de l’autre sa main droite qu’il lâche soudain pour dégager une mèche qui lui cachait la vue de ses beaux yeux couleur de miel.

Avait il décidé de la rendre folle ce soir ou est ce encore cet engouement suite à sa prestation couronnée de succès, mais elle ne rêvait pas en sentant sa main effleurer la peau de son visage dans une douce caresse, descendant sur sa joue et mourant dans sa nuque pour aller se glisser dans cheveux… oh ciel c’est elle qui se sentait sur le point de mourir dans cette délicieuse sensation qui parcourut tout son corps. Dans un vague nuage lointain, elle entendait quelqu’un déclarer sa flemme à celle qu’il demander en mariage… elle n’y prêta aucune attention, pour le moment c’est dans les flemmes du désir que la vue des lèvres de son mari vibrer tout près des siennes qu’elle se consumait… quand la chanson est elle terminée, elle ne le savait pas… quand avaient-ils cessé de danser, elle n’en avait aucune idée ! tout ce qu’elle savait c’est que sentant le regard des autres sur eux, Aman lui sourit mystérieusement avant de se dégager d’elle sans lui lâcher la main.

- Je crois, qu’il est temps de rentrer… lui dit-il d’une voix rauque en quittant la piste de danse.

***

Il était une heure du matin « à peine » quand Aman raccompagne sa femme chez eux, c’est qui ouvre la porte comme il servait de porteur de ses affaires qu’elle avait décidé de ramener de ses casiers à la fac, l’année était terminée. Un gros bouquet de fleurs aussi et quelques babioles que ses fans lui ont lancés lors de leur ovation.

- Où est ce que je mets tout ça ? lui demande-t-il une fois dans la salle.

- Laisse-moi-t’aider à les porter au moins ! lui demande-t-elle en essayant de lui prendre quelques paquets, mais il s’éloigne en titubant :

- Dans la chambre je suppose ! lance-t-il en dirigeant vers l’escalier lui tirant un grand sourire face à son entêtement.

- « Apporte un vase pour tes fleurs, Mata hari-ji ! » l’entend-elle crier d’en haut.

Il avait eu du mal à ouvrir la porte de la chambre et arriver à son bureau pour tout y déposer sans mettre le bazar, mais en entendant un bruit à terre, il comprend qu’il avait fait tomber quelque chose. Il se penche pour voir et découvre le journal intime de Shana qui s’était ouvert sur le sol en tombant, il le prend et s’apprête à le refermer quand des mots lui sautent aux yeux inscrits avec l’écriture soignée de sa femme sur la page ouverte

« si seulement l’homme qui hante mon cœur et mes rêves… »

- Ce n’est pas bien de lire les pensées des autres ! la voix de Shana s’ajoutait à son geste brusque de lui enlever le carnet des mains.

- Je ne lisais pas… il était tombée à terre quand j’ai mis tes affaires sur le bureau.

- Ah… lance-t-elle distraitement.

Elle dépose machinalement le vase rempli d’eau sur son bureau, dépose son journal intime dans un tiroir sans clefs qu’elle referme avant de quitter la chambre sans le regarder.

Quelques minutes plus tard il la rejoint en salle alors qu’elle finissait de ranger quelques livres sur leurs étagères, Aman les avait laissés sur la table basse.

- Shandini ?

- Hum ?

- Ce n’est pas très important, mais j’aimerais te poser une question…

- Hum… elle ne le regardait toujours pas et s’appliquer à terminer sa tâche, dépoussiérant machinalement les livres qu’elle rangeait alors qu’ils étaient bien propres.

- Qui est cet homme qui hante ton cœur et tes rêves ? dit il du tac au tac, il la voit s’arrêter net et prendre une profonde inspiration avant de lui dire refusant toujours de lui faire face :

- Je croyais que tu n’avais rien lu ?

- Je ne lisais rien, nuance… quand j’ai ramassé le carnet, il était ouvert…

- Tu n’aurais pas dû lire, Aman ! c’est pour ça que ça s’appelle « journal intime » son ton accusateur l’exaspérait, il la sentait mal à l’aise et ça le rendait nerveux.

- Là n’est pas la question ! je l’ai lu et basta… peux tu répondre à ma question maintenant ?

- C’est une demande ou un ordre ? le questionne-t-elle en levant les yeux vers lui enfin

- Pourquoi tournes-tu autour du pot ? j’ai posé une question simple qui mérite une réponse simple… de qui parlais-tu ?

Elle rêvait ou s’énervait il vraiment ?... ne se sentant pas capable de lui tenir tête, ni même de se lancer dans une longue explication sans éclater en sanglots, elle préféra fuir, mais il la retint en lui agrippant le bras avec force la défiant du regard :

- Où vas-tu comme ça ?... je ne supporte plus tes silences ! regarde-moi quand je te parle ! se rendant compte qu’il lui tenait encore fermement le bras, il la relâche brusquement.

- Tu n’as pas le droit d’exiger cette réponse ! finit elle par dire d’une voix qui trahissait son indignation

- Je te rappelle que je suis ton mari ! j’ai tous les droits !

- Es tu en train de douter de ma fidélité !?

- Ai-je des raisons de le faire ?

- C’en est trop ! s’indigne-t-elle en s’apprêtant à partir mais sa seule voix autoritaire suffit à la retenir cette fois ci :

- Reste ici je te dis ! et réponds-moi !

- Que veux tu que je réponde Aman ! que veux tu que je dise ? tu es mon mari hein ? tu as des droits ? qu’en est-il des miens dits moi ? tu as le droit à une jalousie sans fondement et moi alors ? à cette possessivité qu’on te vantait tant ? et moi alors ? je n’ai pas le droit de l’être ?... quelle femme peut elle supporter ça… et ça… et ça… !

Elle s’était mise à vider les étagères de livres les jetant rageusement par terre sous le regard éberlué d’Aman, découvrant petit à petit des parcelles d’une photo jamais enlevée de ce mur, la photo de lui et Priya…

- Tu veux savoir ce que disent mes silences ? … ils taisent ma possessivité en te voyant planté pendant près d’une heure l’esprit ailleurs devant ce portrait ! elle laissa exploser sa colère pour la première fois devant son mari qui avait l’impression de la voir pour la première fois !

- Je sais que mes droits je les ai perdu en acceptant ce compromis dans lequel tu as plongé la tête la première par pitié pour les simple gens que nous sommes ! mais tu avais aussi à y gagner Aman ! tu y as gagné aussi… tu voulais savoir pourquoi je reste silencieuse… c’est parce que ce que j’ai à dire n’est pas bon à entendre ! termine-t-elle avant de monter vers sa chambre sans lui laisser le temps de répliquer.

Au moment de la refermer derrière elle, il glisse sa main puissante pour l’arrêter et l’y rejoint en demandant, elle rangeait machinalement ses affaires faisant des vas et vient qui mettaient ses nerfs à bout :

- Qu’est ce que tu voulais dire ? qu’est ce que j’avais à y gagner ? vas y… précise le fond de ta pensée !

Elle s’arrête au milieu de la pièce pendant quelques secondes puis jette ce qu’elle avait dans les mains sur son lit avant de venir lui faire face :

- Tu avais été rejeté par Priya et tu ne pouvais l’accepter ! Aman Khan n’a jamais perdu ! la rejeter deux semaines plus tard le jour de ton mariage devait satisfaire ton égo masculin blessé ! lança-t-elle d’une voix sanglante en le regardant droit dans les yeux, elle les vit s’assombrir comme si une colère noire s’emparait de lui soudain :

- Si j’avais un égo masculin à satisfaire, je t’aurais pris sans ménagement le soir de nos noces ! lui réplique-t-il en serrant les dents pour essayer de ne pas élever la voix. Pour toute réponse, elle eut un petit rire sarcastique !

- Je n’avais fait que respecter ton souhait ! se sent-il obligé de justifier, ne décolérant toujours pas

- Le soir de nos noces, tu avais sur toi le parfum haute gamme d’une autre femme ! alors je crois qu’il n’y avait aucun autre scénario possible pour cette nuit là ! je porte peut être ton nom, Aman, mais je n’ai jamais été ta femme… dans ton cœur, dans chacune de tes pensées il n’y a jamais eu autre qu’elle ! alors ne vient pas réclamer les droits d’un mari que tu n’es pas ! tu n’as de droit ni su moi, ni sur mon cœur ni sur mes pensées !

- Comment oses-tu ? ma patience a ses limites Shandini ! lui crie-t-il en lui barrant le chemin alors qu’elle s’apprêtait à s’en aller

- Que peux-tu me faire de plus !? me jeter dehors ? fais le si ton égo en sent le besoin… ton cœur n’a pas besoin de… sa phrase reste inachevée, ses lèvres se retrouvant scellées d’un baiser fougueux qui lui coupe le souffle sans préavis, les mains larges d’Aman lui empoignaient ses bras avec une force si bien qu’elle ne parvint pas à les vaincre en se débattant… son agitation calmée, il la relâche sans la quitter, longeant sa peau pour remonter à son visage le caressant avec volupté, il alla fouiller d’une main ses cheveux caressant la peau sensible de sa nuque derrière son oreille, un geste qui la transforma en poupée de cire sous ses caresses... elle répondit ardemment à son baiser se mettant elle aussi à caresser ses cheveux et son visage… son sari tomba et elle sentit ses doigts s’aventurer vers les fils de son choli dans son dos… le simple fait de les sentir frôler ses épaules dénudés lui faisait perdre la tête !

Soudain il rompit leur contact et la regarda droit dans les yeux, elle devait pas avoir une bonne tête vue comment elle se sentait :

- Pas besoin de cœur pour user de son égo sur une femme, Shandini… toi mieux que personne devrait le savoir ! rajoute-il le regard dur lui glaçant le sang.

Elle sentit son cœur saigner comme un animal égorgé se débattant dans une marre de sang, les larmes lui montèrent aux yeux et sans s’en rendre compte, elle fit un pas en arrière… puis deux… il fallait qu’elle respire… qu’elle sorte… elle ne se rendit compte que lorsqu’elle s’installa à bord du dernier bus qui passait devait chez elle, par quelle miracle avait elle eu la présence d’esprit de mettre sa veste en sortant, sinon d’ici aussi elle s’aurait fait jetée.

Aman, qui avait tout de suite compris l’ampleur des paroles qu’il avait prononcé sans trop y réfléchir, s’était précipité pour l’arrêter en vain, le bus démarra avant qu’il puisse l’atteindre.

En revenant à la maison, il trouve ce portrait de Priya et lui témoignant misérablement du désastre qu’était devenue sa vie. Il prend son téléphone portable et appelle celui de Shana qui sonne sur la table de la salle à manger, il appelle celui de chez sa mère qui sonne longtemps avant qu’elle réponde d’une voix somnolente :

- Bonsoir maa…

- Aman ! s’écrie-t-elle inquiète… qu’y a-t-il betta ?

- Il y a un problème… Sh…

- Attend une seconde on sonne à la porte… Shana ! ? souffle-t-elle surprise en ouvrant la porte, celle-ci les cheveux défaits et ses vêtements en désordre éclate en sanglots à sa vue…

- Betti !? qu’y a-t-il ?

- je vous laisse, maa ! dit il en raccrochant ! il était assis sur une marche à l’entrée de sa maison regardant le ciel comme si les étoiles allaient lui souffler un remède miracles au mal qui le rangeait de l’intérieur...

Dans la maison de sa mère, Shana pleurant toutes les larmes de son corps dans les bras de sa belle mère, ne répétait qu’une chose :

- je ne veux plus y retourner, maa… je ne peux pas…

Shana se réveille en ayant une étrange impression qui faisait battre son cœur à tout rompre, elle a d’abord du mal à se familiariser avec le décor simple de la chambre de sa belle mère et se lève pour la quitter d’un pas hésitant se dirigeant vers celle d’Aman qui plongée dans le noir, laissait entrevoir à travers sa porte à moitié fermée une silhouette qui disparaissaient sous les couvertures… Maa a dormi ici cette nuit ? se demande-t-elle en poussant la porte.
Mais elle est surprise de voir Aman dont le visage reflétait un profond sommeil aux lueurs du clair de lune dehors. Elle s’approche de lui doucement sans faire de bruit de peur de déranger ce calme dans laquelle il baignait… un sourire attendri se dessine sur ses lèvres malgré elle. Soudain, elle aperçoit le visage d’une femme qui dormait la tête reposée sur son torse nu…
- Priya !!!
Haletante et en sueur, Shana se réveille en sursaut les larmes aux yeux. Elle essaie de retrouver une respiration normale tout en errant son regard sur le décor qui l’entourait, un bureau, une chaise, une armoire dont la glace lui renvoyait son image au fond d’un lit qui ne lui était pas étranger… elle dormait dans la chambre d’Aman ! Et ce n’était qu’un cauchemar ! Elle se tient la tête des deux mains pour atténuer cette pression qui lui enserrait les tempes à se sentir sur le point d’exploser, passe ses doigts dans ses cheveux humides avant de se lever d’un band… il lui était impossible d’effacer cette image qui hantait son sommeil !
Elle se dirige vers la porte fenêtre pour ouvrir les rideaux épais qui cachait un soleil déjà bien haut, elle est tout de suite éblouie par ses rayons en ouvrant à la recherche d’une bouffée d’oxygène qui lui manquait. Les évènements de la veille envahissent sa mémoire et son cœur déjà serré se crampe au souvenir des mots qu’elle n’aurait jamais imaginé Aman prononcés.
Ravalant ses larmes, elle se refusait de pleurer d’avantage après cette nuit où sa belle mère peina à la réconforter. Aliyah qu’elle savait morte d’inquiétude mais à qui elle ne pouvait se confier… que lui dire au final ? Qu’elle a tellement poussé son fils à bout qu’il a finit par lui dire le fond de sa pensée ? la honte elle avait emmenée avec elle en allant chez lui comme épouse, de honte elle était couverte en en sortant…
Entre le chagrin et la colère, elle ne savait ce qui lui faisait plus mal et ne pouvant plus en supporter d’avantage, sa décision était prise. Peut être fallait il toucher le fond pour mieux savoir remonter ? En tout cas, il fallait qu’elle mette fin à ce supplice…
En se retournant elle constate via son reflet dans la glace de l’armoire son allure peu enviable, les cheveux désordonnés et les vêtements froissés, un lacet défait de son chôli laissait paraitre la peau d’une épaule que son sari avait du mal à cacher… elle ne peut s’empêcher de repenser aux caresses d’Aman lors de la fête à la fac… à celles possessives qui lui avaient fait oublier l’espace d’un instant la réalité… une réalité dans laquelle elle a vite été replongée !
Elle laisse échapper un profond soupire en passant ses mains dans ses cheveux pour dégager son visage rageusement et ouvre la porte de l’armoire pour prendre quelques affaires… elle avait grand besoin de prendre une douche tellement elle se sentait crasseuse.
En prenant une serviette de bain de l’étagère en haut, quelque chose tombe pour atterrir à ses pieds. C’était un étui en velours où elle découvre en l’ouvrant le solitaire serti d’émeraude qu’elle devinait… un sourire amère se dessine sur son visage en le comparant à sa bague de mariage se traitant d’idiote ! Elle referme aussitôt la boite et la remet en place avant d’aller en salle de bain.
Une heure plus tard, elle en sort vêtue d’un long kamiz noir trop large pour sa frêle silhouette, elle en retrousse les manches avant de s’appliquer à sécher ses longs cheveux qui mouillaient déjà ses épaules.
- Betti… lance Aliyah dans son dos en ouvrant la porte, Shana va à sa rencontre pour lui toucher les pieds avec respect.
- Namasté maa…
- Sois bénie, betti… dit la vieille dame en lui touchant la tête avant de lui caresser la joue en souriant.
Elle va s’asseoir sur le lit en tapotant la place à côté d’elle pour lui dire de venir la rejoindre, Shana s’exécute sans rien dire.
- Aman est passé ce matin… lui dit elle doucement la faisant sursauter
- Je lui ai dit que tu te reposais, il a apporté tes affaires…
Shana manque de s’étouffer un instant, imaginant qu’Aman avait emballer ses affaires et les lui avait déposé ici ! elle l’avait cherché, non ? pourquoi alors sentait elle son cœur sur le point de s’arrêter… elle ne se rend pas tout de suite compte du paquet qu’Aliyah lui tendait, un sari emballé et sa trousse de toilette… Aman et son art de penser à tout sauf à l’essentiel se dit elle.
Elle dépose le paquet à côté d’elle et demande sans lever le nez d’un point inconnu sur le sol :
- Qu’est ce qu’il a dit ?
- Pas grand-chose… qu’il fallait que vous parliez… et qu’il fallait te demander à toi si je voulais savoir… elle marque une petite pause avant de lui demander :
- Tu ne veux toujours pas me dire ce qui s’est passé ?
- Vous m’avez appris qu’une femme ne devait jamais parler de son mari avec qui que ce soit… esquive-t-elle un triste sourire aux lèvres
- Je t’ai surtout appris qu’une femme ne doit jamais quitter son foyer, rétorque Aliyah sur un ton réprobateur ce qui arrache une long soupire à sa belle fille qui lutte péniblement contre une nouvelle vague de larmes. Elle se lève et va se poster devant la fenêtre, fermant les yeux, elle laisse les rayons du soleil envahir chaque parcelle de son être comme pour se ressourcer, c’est vrai qu’après ce qui s’était passé, elle se sentait vidée de toute force.
- Il a dit qu’il reviendrait de chercher en soirée… finit la vieille dame par dire en se levant
- Je n’y retourne pas, maa… dit elle doucement sans ouvrir les yeux ce qui surprend la vieille dame au point de se rasseoir
- Il est grand temps de mettre fin à toute cette mise en scène, peu importe ce qui a pu se passer hier soir, ce n’est que le résultat normal de trop de mensonges dans une relation inexistante…
- Betti… essayez au moins de…
- Nahi maa, la coupe-t-elle fermement avant d’aller s’agenouiller à ses pieds et lever vers elle des yeux tristes
- Je suis désolée de vous décevoir… de vous mettre dans cette situation… mais je ne peux plus supporter de voir mon destin brisé se refléter dans ses yeux… je ne veux pas briser le sien par ma présence…
- Tu l’aimes à ce point ? lui demande-t-elle en caressant ses cheveux d’un geste maternel, pour toute réponse, Shana éclate en sanglot.
Elle se ressaisit vite en essuyant rageusement ses larmes avant de lui dire d’une voix déterminée :
- Ça ne compte pas… ça n’a jamais compté… ce mariage est terminé, un point c’est tout !
Elle se relève et lui tourne le dos pour se donner consistance, elle tremblait de dépit et de colère, seuls sentiments qui lui permettent de faire face à sa décision sans flancher. La vieille dame la regarde longuement avant de lui dire :
- Soit… j’appelle donc Arjun pour… elle s’arrête en la voyant se retourner vivement vers elle, elle savait qu’elle avait visé juste mais feint de ne rien remarquer en expliquant :
- Si tu ne veux rien me dire et si tu t’entêtes à quitter Aman, Arjun est ton frère, il est ta famille et lui seul est apte à… sa phrase reste suspendue comme Shana se précipite vers elle en mettant sa main sur ses lèvres
- Ne dites pas ça… vous savez que vous êtes la seule mère que je n’ai jamais eue… ne me lâchez pas vous aussi ! termine-t-elle en se blottissant dans ses bras.
Le cœur d’Aliyah se gonfle de tendresse pour celle qu’elle a toujours considérée comme sa propre fille et qu’elle ne grondait que pour la préserver. Elle lui demande doucement :
- Tu dis que ce mariage est terminé… a-t-il un jour commencé ?
Shana surprise se détache d’elle brusquement, elle cherche dans les yeux de sa belle mère la signification réelle de ce qu’elle venait de dire et finit par baisser les yeux les joues en feu.
- Je sais que ce ne sont pas mes affaires et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai toujours refusé d’emménager avec vous… mais en te disant ceci c’est ta mère qui parle et non pas celle de ton mari… un mariage n’est pas un bout de papier signé entre deux personnes pour les unir, ce n’est pas non plus se rencontrer chaque nuit dans le même lit pour s’unir physiquement, c’est quelque part en chemin entre les deux. La vie commune entre deux être est définie par les liens qu’ils ont… les limites entre deux êtres définissent ces liens, entre un homme et sa femme, ces limites sont inexistants… tu comprends ce que je veux dire ? finit-elle par lui demander en lui relevant le mentant ce qui ne fait qu’accentuer son malaise
- Ceci est vrai pour les mariages qui ne sont pas le fruit d’un… bredouille la jeune femme en fuyant son regard
- Shut… n’as-tu pas mis ta main dans la sienne en jurant d’être sa femme ? n’a-t-il pas fait de même ?... comment peux-tu douter de la sacralité de votre union ? la coupe-t-elle avec autorité avant de reprendre sur un ton plus calme :
- écoute… je ne veux que ton bonheur, si tu considères que tu ne peux le trouver auprès d’Aman alors je consentirais à lui en parler… qu’il en soit ainsi… mais prend le temps de bien réfléchir avant de prendre une décision.
Sur ce, Aliyah l’embrasse sur le front, récite une prière silencieuse une main sur sa tête avant de s’en aller en fermant la porte devant elle.

Il était dix neuf heures quand la petite voiture rouge d’Aman se gare devant la maison de sa mère, il coupe le contact et reste un moment les deux mains crispées sur le volant, pour la première fois de sa vie, il était nerveux à l’idée d’affronter quelqu’un.
Les évènements de la veille repassent en boucle dans sa tête et quelque part un sentiment terrible de culpabilité le rongeait de l’intérieur, l’idée stupide qu’il connaissait enfin ce que vivait Priya s’impose un instant à son esprit mais il la chasse aussitôt ! la dernière chose à laquelle il fallait qu’il pense ce soir était Priya.
Il serait injuste de sa part de dire qu’elle était la source de ses problèmes actuels comme elle avait complètement disparue de sa vie depuis la dernière fois qu’il l’avait vue dans cette ruelle même, il n’avait qu’à s’en prendre à lui-même de ne pas savoir vivre sans se compliquer la vie à trop y réfléchir.
Il souffle un grand coup avant de quitter sa voiture et aller pousser la porte de la maison où il a grandi :
- Essalam Alaikom… lance-t-il à voix hausse comme il ne voyait personne dans la salle, sa mère ne tarde pas à apparaitre sortant de la cuisine un plat entre les mains, il va à sa rencontre et se baisse pour prendre sa bénédiction.
- Sois béni betta, lui dit elle attendrit avant de déposer son plat sur la grande table
- Vous dinerez ici ? lui demande-t-elle faisant comme si c’était une des innombrables fois où il venait chercher Shana en fin de journée après son travail
- C’est très tentant mais non… je préfère qu’on…
- Hé le brahmine ! crie Arjun dans son dos avant de venir le saluer en le prenant dans ses bras dans une chaleureuse accolade.
- Alors on chauffe la piste de danse avec les petits jeunes !? lui lance-t-il en tapant sur son épaule, Aman la lui rend en souriant avec entrain.
- Oh il fait son timide… t’as pas honte de rougir en présence de ta femme ? Où est ma petite sœur ? demande-t-il d’un air enjoué
Comme il voit Aman regarder sa mère, il dirige son attention sur elle et fronce les sourcils en voyant son malaise, il réitère alors sa question inquiet:
- Qu’est ce qui se passe ?
Les quelques secondes qui passent silencieusement accentuent son inquiétude et il s’apprêtait à demander si quelque chose était arrivé à sa sœur quand il entend la voix de celle-ci descendant les escaliers :
- Je suis là, baihyaa… j’ai juste fait attendre Aman trop longtemps, lance-t-elle avec un grand sourire
Si Aliyah était heureuse de la voir reprendre ses esprit, Aman était subjugué de la voir ainsi ! En choisissant un sari au hasard dans sa garde robe, il était loin de se douter que c’était une de ces tenues d’occasion qu’elle n’a jamais encore portées. Avec un jupon et un choli blancs aux motifs travaillés aux fils d’argent et un sari en voile noir aux mêmes motifs, finement maquillée et laissant ses longs cheveux descendre en cascade sur ses épaules, sa femme semblait sortir tout droit d’un film bollywoodien qu’il n’a jamais regardé !... serait-ce le sari qu’il avait acheté lorsqu’il lui a fait des courses la dernière fois ? si c’est vrai… elle le porte définitivement mieux que le mannequin !
Elle passe à côté de lui sans le regarder et va embrasser son frère avant de serrer sa belle mère dans ses bras puis enfin revenir vers lui, comme il restait planté sans rien dire, elle lui sourit en disant :
- Challo ?...
Intrigué par son comportement, Aman embrasse sa mère encore, salut Arjun avant de la devancer pour lui ouvrir la porte. Aussitôt installés en voiture, Shana ouvre la vitre pour humer la brise fraiche qui fait valser ses cheveux à ses grés dés que la voiture démarre. Elle garde un silence religieux tout le long du trajet, préférant éviter d’affronter son regard qu’elle devinait la dévisager. Soudain voyant la corniche, elle lui demande :
- J’ai envie de marcher… tu veux m’accompagner ?
- Maintenant !? demande-t-il surpris, la voiture freinait déjà.
Sans lui répondre, elle attend qu’il se gare pour ouvrir sa portière et descendre, il ferme et la suit de prêt un peu mal à l’aise face à son changement radical… Shana n’a jamais été du genre à prendre les devants.
Il se rend vite compte que c’était l’endroit où ils avaient eu leur conversation la veille. Quelques pas plus tard, il se laisse bercer par les bruits si familiers qui accompagnaient la Seine et ne cherche plus à trop réfléchir.
Shana s’arrête soudain l’obligeant à faire de même, elle n’attend pas qu’il se tourne vers elle pour lui dire :
- Je te dois des excuses, Aman…
- Nahi… écoute, je… s’empresse-t-il de l’arrêter en vain.
- S’il te plait laisse moi parler, je n’aurais jamais le courage de le redire encore une fois, le coupe-t-elle en levant les yeux vers lui.
Elle marque une pause attendant son approbation, comme il ne dit rien, elle inspire profondément avant d’enfin dire :
- Je te dois des excuses pour ce qui s’est passé hier, je n’aurais pas dû m’emporter de la sorte… je n’aurai pas dû partir ainsi comme une gamine en pleine crise d’adolescence… au lieu de débiter toutes ces stupidités, j’aurais dû te dire à quel point je te suis reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour moi… laisse moi terminer s’il te plait… je ne parle pas seulement du mariage, je parle aussi de cette manie que tu as toujours eue de rendre ma vie meilleure… mes anniversaires, mes études, les cauchemars que tu chassais la nuit quand je me réveillais en pleurs… pour tout ça je ne pourrais jamais assez te remercier…pour tout ça aussi j’ose espérer que tu trouves dans ton cœur encore assez de bonté pour me pardonner… termine-t-elle en joignant les mains en signe de repentance.
- Shandini… supplie-t-il en prenant ses mains dans les siennes, tu n’as pas à demander pardon pour ça… tu sais que je n’aime pas cette soumission que je lis sur ton visage… je ne supporte pas qu’une femme se rabaisse ainsi pour…
- Ne peux-tu tout simplement accepter mes excuses s’il te plait ? le coupe-t-elle d’une voix qui trahissait son désarroi en s’éloignant de lui, elle ferme les yeux longuement avant d’enfin les rouvrir sur son regard attendrit
- si je dis oui, tu me promets de ne plus jamais m’énumérer toutes ces raisons que tu viens de citer ? comme elle lui fait signe d’affirmation, il s’approche d’elle et met sa main sur l’arrière de sa tête pour l’approcher de lui avant de lui déposer un baiser sur la naissance de la raie séparant ses cheveux et lui souffler à voix basse :
- Excuses acceptées… peut on rentrer maintenant ? rajoute-t-il en reprenant son sourire enjoué.
Elle le suit à la voiture dont il lui ouvre la portière avant de s’installer à côté de lui, un quart plus tard ils étaient à la maison.
Shana est surprise de voir que la maison était impeccable, outre le fait qu’il n’avait pas mis le bazar, les livres qu’elle avait laissés par terre la veille étaient rangés sur leurs étagères. Constatant son regard amusé sur elle, elle s’éclaircit la voix avant de lui dire :
- Va te changer, je vais préparer quelque chose à manger…
- Ce n’est pas la peine, lui répond en enlevant sa veste et l’accrochant au porte manteau.
Un silence pesant s’installe durant quelques secondes avant qu’elle ne décide de le rompre en se dirigeant vers les escaliers :
- Je vais monter… si… si tu as besoin de quelque chose, je serai dans ma chambre.
- D’accord.
En refermant la porte derrière elle, les yeux clos, elle laisse échapper un long soupire qui lui donne l’impression de libérer une pression insoutenable sur son cœur. Elle ouvre les yeux sur une chambre rangée où ses affaires étaient chacune à sa place, elle se souvient encore de l’état dans laquelle elle l’avait laissée… l’idée d’Aman faisant le ménage lui fait froncer les sourcils.
Soudain, un bruit étrange attire son attention… il venait du côté de la terrasse…

Shana remarque que sa porte fenêtre était entrebâillée voyant que ses rideaux valsaient sous la brise fraiche de la nuit, elle s’avance pour la fermer mais reste plantée quelques secondes les mains en suspend devant le spectacle que la petite ouverture lui offrait… y avait-il vraiment une table dressée dans son balcon ?
Elle l’ouvre doucement pour découvrir Aman en train d’allumer la dernière bougie qui décorait un coin de la terrasse, au milieu une table et deux chaises attendaient leurs convives.
-Aman !? qu’est ce que c’est que tout ça ?... demande-t-elle sans oser faire un pas, elle n’y croyait pas ses yeux.
-Un diner… ça ne se voit pas ? répond-il d’un air faussement innocent ravi de son effet de surprise.
-Madame… ? rajoute-t-il théâtralement en tirant une chaise, l’invitant à s’installer.
« C’est surement un rêve ! » … pense-t-elle en s’asseyant , elle le regarde s’affairer à servir une entrée qu’elle était incapable de nommer, remplir leur verres et prendre place face à elle. Il lui fait signe d’attendre encore une seconde et va prendre une petite télé commande pour mettre de la musique qui venait de quelque part dans sa chambre puis lui sourit avant de prendre sa fourchette et chuchoter un « bismillah »… il devait vraiment avoir faim, se dit-elle le voyant entamer son assiette avec appétit.
Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi fallait-il qu’il l’empêche de lui en vouloir même après toute la peine qu’elle a ressentie la veille par son accusation ?… après son déballage de cœur… pourquoi fallait-il qu’il soit toujours aussi parfait ? ce n’est pas d’un homme galant et à ses petits soins qu’elle avait besoin, mais de Aman qu’elle avait vu la veille pour garder les pieds sur terre et ne jamais oublier ce que son frère lui avait dit… « il ne t’aimera jamais ! »
Il aura fallu qu’elle se sente blessée au plus profond de son âme pour se rendre compte qu’elle ne pouvait rien attendre de plus de cette relation et qu’en s’offusquant de son manque de tact, c’est elle qui avait tort… sa fierté, elle l’avait laissée derrière elle en acceptant de l’épouser tout en sachant qu’il n’éprouvait rien pour elle.
Ce n’est pas pour ce que sa belle mère lui avait dit qu’elle était revenue, mais pour ce qu’elle n’avait pas dit. Si elle était capable de faire face aux répercutions d’une séparation dans leur milieu conservateur, elle n’était pas sure de pouvoir faire marche arrière, de le quitter et redevenir la voisine… pire encore, perdre le droit de le côtoyer même comme avant… de sentir sa présence dans la maison, son calme et sa pagaille, ses silences et ses débats, le bruit de ses pas ou même le simple geste de manger face à elle… au diable son orgueil s’il exige de sacrifier ce que son cœur a toujours désiré ! peu importait qu’il ne l’aimera jamais… il y avait dans son cœur assez d’amour pour eux deux…
-Tu n’as pas faim ? demande Aman soudainement tirant la jeune femme de ses pensées, elle constate qu’il avait déposé son couvert et la regardait en croisant les doigts sous son menton accoudé à la table.
-Désolée… je suis juste un peu surprise de tout ça, c'est tout… s’empresse-t-elle de répondre en prenant sa cuillère, un large sourire se dessine sur ses lèvres avant qu’il ne reporte son attention sur son assiette.
Goûtant d’un air suspicieux le contenu de son assiette, elle est tout de suite conquise par les saveurs d’épices et d’herbes qui se mêlaient à cette sauce parsemée de petits granulats dont elle ignorait la nature. A la place de la baguette de pain si française et de leur pain traditionnelle, elle le voyait tromper des morceaux de galettes blanches à petits points rouges qu’elle devinait traces de cuisson… c’était vraiment excellent !
-Hummm… Aman ? si tu me dis que tu as cuisiné tout ça, je n’entre plus en cuisine pour la vie ! c’est délicieux… s’extasie-t-elle son appétit exalté par tant de senteurs.
-Oh non !... je serais même incapable de te donner l’appellation des ingrédients ! tu connais Ali ? le serveur du café à l’entrée du quartier… son grand frère a un restaurant maghrébin en ville, ce soir c’était menu algérien… la soupe, c’est la chorba et ça c’est la kesra…
-Tu me rassures, je ne t’imaginais pas du tout pétrir la pâte qui a servie à faire… comment ça s’appelle déjà ? la kesra ? remarque-t-elle en souriant, ce qui le fait éclater de rire.
-J’ai quand même mis la table… et puis j’ai passé la journée à faire le ménage… pas de femme de ménage, je le jure ! dit-il en mettant sa main sur sa gorge, le sourire de Shana disparaît aussitôt
-Ah non pas de désolée, encore ! la coupe-t-il avant qu’elle ne prononce un mot lui soutirant un sourire timide accompagnant un hochement de la tête qui la caractérisait tant.
-Et puis… ça ne pouvait que faire du bien à mon égo de mâle… rajoute-t-il au bout de quelques secondes manquant de peu de la faire étouffer.
Il relève son nez de son plat, un air grave sur le visage pour la regarder droit dans les yeux, elle semblait sur le point de s’excuser encore mais aucun son ne pouvait sortir de sa gorge nouée… il ne fallait pas qu’elle craque… il ne fallait surtout pas qu’elle craque et fonde en larmes devant ce regard perçant qui la fixait sans flancher.
-Quoi Shandini ? tu crois que mon égo blessé ne sait pas s’excuser ?
-Aman… tu ne… tente-t-elle de l’arrêter
-Je t’ai bien laissée parler en pleine rue, alors écoute moi maintenant, s'il te plait! demande-t-il d’un air autoritaire en s’essuyant la bouche. Il s’éclaircit la voix avant de reprendre d’un air gêné, cette fois-ci, il fuyait son regard :
-Tu m’as dit hier que tu restais souvent silencieuse parce que je n’aimerais pas entendre ce que tu avais à dire… c’est probablement vrai vue qu’au final, je me suis emporté aussi et j’ai fini par dire des choses que je regrette oui… mais qu’en plus je ne pensais pas… pas comme la plus part de ce que toi, tu as dis… pause-t-il en relevant les yeux vers elle, elle les baisse aussitôt.
Il se penche vers elle pour lui relever le menton et fixe longuement ses paupières baissées la forçant à enfin affronter son regard :
-C’est pour toutes ces choses là que je suis le plus désolé, Shandini… lui souffle-t-il tout près des lèvres suivant ses paroles d’un hochement de la tête en signe de négation voyant des larmes se former au fond de ses yeux.
-Ne pleure pas s’il te plait… je ne supporterai pas de te faire souffrir encore plus ! dit il en récoltant du bout de son pousse une lourde larme qui échappe malgré elle de ses yeux brillants. Essayant de retrouve son souffle coupé, elle humecte ses lèvres imperceptiblement en se redressant sur son siège, mettant une petite distance entre eux nécessaire à son cœur en manque d’oxygène. Il imite son geste et se recale sur le dossier de la sienne, s’éclaircit encore la voix avant de rajouter :
-Je n’oserai pas mentir en disant que quelque part je ne m’étais pas senti blessé, mais ne dit-on pas qu’il n’y que la vérité qui blesse ?... cela n’excuse quand même pas mon comportement de…
-Arrête s’il te plait… le stoppe-t-elle en déposant sa main sur sa bouche.
-Je ne peux tolérer que tu te rabaisses de la sorte… tout ce que tu as dis est… elle se tait instantanément en sentant sa main empoigner la sienne pour l’éloigner doucement
-Ne peux-tu tout simplement accepter mes excuses ? se contente-t-il de dire l’obligeant à lui sourire en reprenant ses propres paroles.
Elle se lève et contourne la table pour aller se pencher sur lui et déposer un doux baiser sur sa tête avant de s’agenouiller et lui toucher les pieds d’une main qu’elle vient déposer sur son cœur en disant :
-Excuses acceptées… avec une gêne extrême qui empourpait ses joues. En retournant à sa place, elle s’éclaircit la voix avant de demander pour rompre le silence pesant qui s’était installé d’un coup :
-Hum… y-t-il un plat de résistance après la chorba ou sommes nous sensés être rassasiés ?
-Arré ! se tape-t-il le front en se levant précipitamment
-Je crois que je n’ai pas éteint le four ! s’exclame-t-il en la laissant pour aller dans sa chambre, elle l’entend dévaler les escaliers.
Sentant l’air se rafraichir, elle se lève en se frottant les bras pour aller s’accouder au garde corps en ferronnerie, la lune pleine baignait le paysage d’une aura spéciale. Elle n’arrivait à voir aucune étoile et se disait que d’habitude, elle guettait la pleine lune pour en admirer la beauté… mais comme la lune cachait par sa présence majestueuse les étoile, une autre présence ce soir la lui voilait…
-Les desserts sont brulés… dit Aman en retournant un grand tagine entre les mains, il le dépose au milieu de la table en évitant de se bruler
-Attention ! crie-t-elle en retournant près de lui, elle veut l’aider à servir mais il l’en empêche :
-Non non ! on avait dit que je punissais mon égo ce soir… assis toi ! lui ordonne-t-il en prenant une serviette pour enlever le couvercle.
-Tu as préparé le dessert dans… ça !? s’écrie-t-elle en voyant la buée de vapeur chaude échapper du récipient en terre.
-Mais bien sur !... tu me prends pour qui Shandini Malhotra ?… je suis peut être un homme avec un… AIEE !!! crie-t-il en retirant sa main brusquement !... il avait oublié que les poignets étaient aussi en terre et que du coup, ils étaient chauds… très très chauds…
-Montre-moi ! se rue-t-elle auprès de lui, lui prenant la main pour mieux voir les traces de la brulure avant de l’approcher de ses lèvres et essayer d’atténuer la douleur en les suçant. L’air crispé d’Aman disparaît devant l’inquiétude qu’il lisait sur son visage, il lui sourit en disant :
-C’est rien, ne t’en fait pas…
-Mouais… maugrée-t-elle en le relâchant, et si tu me laissais faire au lieu de…
-Non !... assis-toi ! exige-t-il en l’asseyant lui-même avant d’entreprendre de servir leurs assiettes d’une pâte en forme de petits cubes. L’exaspération de Shana se mue rapidement en curiosité pour ce qui fumait dans son plat.
-Chakhchoukha… déclare-t-il en reprenant sa place face à elle tout contant d’avoir retenu le mot imprononçable
-Chak’… chak’… quoi ? demande-t-elle en approchant une cuillerée de son nez pour essayer de déceler les ingrédients
-Non… chakh’ chou’ kha’… kha… comme dans Khan… de l’épiglotte ! explique-t-il en la goûtant… il pousse aussitôt un long « humm… »
Perplexe, Shana goûte enfin pour constater qu’il n’avait pas tort, c’était vraiment divin, même si elle sentait une pointe de jalousie comme si ces plats ramenés d’un restaurant étaient en compétition avec sa cuisine à elle. Leurs traditions culinaires étaient bien plus connues dans le monde entier que ce plat ! Dans sa tête, elle essaie de se rappeler tous les plats qu’elle savait cuisiner… soudain elle écarquille les yeux en se souvenant :
-On est à la mi- châabane !... tu as jeûné aujourd’hui !? lui demande-t-elle en reposant son couvert nerveusement… elle le voit sourire en hochant la tête.
-Oh mon Dieu… désolée… je suis désolée de ne pas avoir préparé le… se confond-elle en excuse se rendant compte qu’à l’heure où il l’avait ramené le soleil était couché depuis bien trop longtemps
-Hey ! dis-moi… est ce que tu as mangé depuis hier ?... non?... c'est ce que je pensais... alors on arrête le mode « excuses » sinon on va finir tous les deux à terre tirant sur nos oreilles comme les enfants ! lui dit-il en posant une main sur la sienne réussissant à la faire sourire amusée à l’image qu’il lui décrivait.
-Si on disait qu’on oubliait la soirée d’hier… juste profiter du moment présent ? lui demande-t-il sur un ton plus sérieux.
Elle s’apprêtait à lui répondre que c’est ce qu’elle souhaitait également quand la chanson qui démarre en fond sonore les replonge directement dans leurs souvenirs de la veille… « Over the rainbow »… Shana sent le sang lui monter aux joue en se rappelant leur danse sensuelle, elle voit la main d’Aman se tendre vers elle alors qu’il demande à la manière la plus clichée qui soit :
-Tu danses ?
Pouvait-elle réellement refuser ?... elle se lève en remettant de l’ordre dans les plis de son sari avant de lui tendre sa main qu’il prend pour l’attirer contre lui, emprisonnant sa taille de son bras puissant et la collant contre son torse musclé qu’elle percevait à travers les trois derniers boutons de sa chemise… son parfum exquis et ses cheveux dont les mèches qui retombaient sur ses yeux dansaient sous l’effet de la brise… avait-elle senti le froid il y a peu ? elle était bien au chaud à présent… tout ce qu’elle espérait était qu’il ne sente pas le rythme effréné que prenait son cœur en tambourinant contre lui.
Lui… heureux de la voir enfin se détendre se rendait compte comme pour la première fois à quelle point il l’admirait. Sa fragilité n’avait d’égale que sa force de caractère comme sa beauté n’égalait que la sensualité qui se dégageait de chacun de ses mouvements. Sa main frôlant la peau de sa taille dénudée sentait l’effet de la fraicheur de la brise l’électrifier, il la caresse doucement pour la réchauffer se disant que son sari était bien trop léger pour la saison… bien trop léger tout court… l’idée de voir des hommes admirer les formes généreuses de son corps de dans ne lui convenait pas du tout, même si ça pouvait le faire passer pour un homme macho!
-Shandini… Sais-tu pourquoi je ne t’appelle plus « Shana » ? lui demande-t-il au creux de l'oreille, sentir son souffle si prêt ne lui permettait pas de formuler une réponse cohérente, elle se contente de sortir un son de sa gorge en signe d’interrogation
-C’est parce que j’avais besoin de faire la part des choses entre Shana, la petite sœur de mon meilleur ami et Shandini, la femme que j’épousais…
Comme elle lève vers lui des yeux intrigués, il sourit avant de s’expliquer en fixant son regard :
-Ce que je veux dire c’est que ce mariage n’est pas une passerelle ou un alibi pour te permettre de passer une étape difficile, si je reprends quelques termes que tu as appris dans mes cours… c’est la vraie vie… notre vraie vie... tu n’as aucun besoin de prouver ta légitimité dans cette maison… c’est ta légitime maison… ta seule maison…
-Tu m’en veux vraiment d’être partie ainsi hier soir ? demande-t-elle honteuse
-N’a-t-on pas dit d’oublier ce qui s’est passé hier soir… tu ne me dois rien Shandini… absolument rien... sauf peut être de ne pas me laisser mort d’inquiétude pour toi…
-Je suis… commence-t-elle
-Shuut… pas d’excuse à demander… souffle-t-il tout prèt de ses lèvres à presque les toucher, comme hypnotisée par sa voix douce et calme, Shana restait là perdue dans son regard d’un marron profond où elle aurait pu se noyer… il souffle sur son visage pour dégager une mèche qui dérangeait la vue de son visage parfait... une caresse virtuelle qui lui ferme les yeux...
Soudain, il crois apercevoir une goutte d’eau sur son visage… une deuxième et avant qu’il ne se rende compte… il pleuvait des cordes du ciel !
Shana se défait de son étreinte rapidement en dégageant de ses deux mains ses cheveux qu'elle remonte en arrière, découvrant son visage complètement mouillé par la pluie et luttant pour garder ses yeux noisette ouverts. Elle n’était pas comme toutes ces filles qui couraient s’abriter quand il pleuvait, bien au contraire… elle se mettait à rire comme une gamine en offrant son visage encore plus au ciel pluvieux ce qui le faisait sourire. Si elle pouvait se douter que mouillée ainsi, son sari ne cachait guère grand-chose de son corps trempé jusqu’à l’os! se rendant compte qu’il l’y attardait beaucoup trop son regard, Aman baisse les yeux de peur de se faire prendre… il sourit en se traitant de gamin secrètement.
Shana finit par sortir de son euphorie aussitôt la grosse averse passée… la fine pluie qui en restait la rappelle sur terre et secouant la tête pour décoller ses cheveux qui lui collaient à la nuque et couvraient sa gorge, elle se dirige vers la table pour la débarrasser
-Non laisse… lui lance Aman près de la rampe limitant la terrasse.
-Je vais le faire, toi... va te reposer… rajoute-t-il avant de lui tourner le dos en posant une main sur le fer glacé et utilisant l’autre pour remonter ses cheveux qui cachait son front et les recoiffer.
Elle le regarde longuement, dans son pantalon noir et chemisier blanc, Aman rayonnait aux fines lumières dehors. Il représentait tout ce qui comptait dans son monde, tout ce qui avait une quelconque importance… peu lui importait ses excuses ou ses engagements… elle ne lui demandait rien de plus que ce qu’il était pour elle et cela suffisait à son bonheur. Les paroles de son frère reviennent raisonner à ses oreilles et se mêler à celles de sa belle mère… quelque part entre ces deux extrêmes, son bonheur existait.
Lui l’esprit ailleurs, errait son regard sur la ville endormie qui semblait se laver sous une cascade d’eau claire… comme cette cascade au bout du monde dont le souvenir revient le hanter souvent…
Pourtant ce soir, ces souvenirs s’évaporent doucement, il était fatigué d’être tiraillé entre son cœur et sa raison et avait décidé de se laisser aller à vivre simplement. Il secoue vivement sa tête pour démêler ses mèches alourdis de gouttelettes d’eau qui s’éparpillent aux quatre vents… et s’apprête à quitter son perchoir quand il sent une douce pression sur sa main… il se retourne surpris et découvre Shana qui le regarde longuement sans rien dire avant de détourner son attention sur l'infini dans lequel il était absorbé, elle ouvre enfin la bouche pour dire d'une petite voix timide:
-Quand je n’étais pour toi que Shana… tu me disais toujours d'aller me reposer dans ta chambre…elle n'ose terminer sa phrase craignant sa réaction. mais loin d'être surpris ou gêné, il se retourne vers elle un sourire malicieux sur les lèvres:
-c'est que... si je te dis ça maintenant … tu ne pourras pas vraiment te reposer… répond-il en la prenant par les épaule pour l’obliger à lui faire face ne pouvant s’empêcher de sourire en voyant ses joues de teinter de rouge.
Il glisse sa main sous son menton pour lui relever la tête et reste immobile longtemps, il voulait être sûr de son choix et avait besoin pour ça de le voir dans ses yeux qui tardent à lui faire face… il se penche sur elle doucement et les cherche lui-même en inclinant un peu la tête, à sa respiration saccadée, il pouvait imaginer le courage qu'elle a eu pour faire abstraction de tous ses doutes… il s’approche un peu plus d’elle à presque touche son nez du sien… respirant d’elle à ne plus lui laisser d’échappatoire, elle relève enfin les yeux pour affronter son regard qu’elle craignait tant… comment ses yeux ont il pu passé d’un marron clair à un noir si intense ? elle ne le saura jamais ... puisqu’elle ferme aussitôt les yeux sentant son cœur manquer un battement quand ses lèvres sont scellées d’un baiser qui la fait basculer doucement dans l’inconscience de la raison et l’exaltation des sens… ces sens qui se concentraient sur chaque parcelle de sa peau brulante sous les caresses de cette homme pour qui elle sent son cœur battre… s’accélérer… rompre pour renaitre encore et encore… la chaleur de ses lèvres ne quitte les siennes que pour aller se délecter de celui de la peau de sa gorge palpitante, de la naissance de ses épaules et les limites de son choli envoyant à chaque assaut une décharge électrique dans chacun de ses membres lui soutirant toutes forces… elle s’accroche à ses fortes épaules pour descendre sur son dos et venir caresser la peau de son torse à travers les boutons défaits de sa chemise… la portait-il ou bien sa tête tournait tellement qu’elle ne touchait plus le sol ?… un éclair déchire le ciel illuminant leur visage dans le grondement d'un orage… il n’était surement ni le premier, ni le dernier… alors qu’une nouvelle averse pluvieuse s’abat sur eux… Aman prend sa femme dans ses bras pour la porter et aller la déposer doucement sur son lit, son sari s’était perdu en chemin et il était incapable de rappeler quand avait-il enlevé sa chemise… des détails qui leur semblaient si éphémères alors que les barrières entre eux tombaient une à une comme un château de carte balayé par les vents de leurs désir et le brasier de leurs envies… les unissant enfin dans un tourbillon de plaisirs extrême tels une euphorie délicieusement insupportable…
Alors que l’orage s’éloignait, Aman contemple le visage serein de sa femme dont la tête reposait paisiblement sur son torse nu que seule sa chevelure soyeuse couvrait, il fronce les sourcils en apercevant au coin de ses yeux clos une larme échappant de ses longs cils, contrastant bizarrement avec ce sourire qui illuminait son visage même dans les bras de morphée… La cueillant du bout d’un doigt dans une caresse, il entoure de son bras protecteur ses épaules dont la peau laiteuse perlait sous les lueurs des quelques bougies encore allumées… leurs flammes résistantes avaient réussi à survivre à la tempête... et ferme les yeux à son tour pour se laisser gagner par une accalmie salutaire.

Waouhhhhh mira, très beaux chapitres surtout le dernier, si sensuel, profond, notre Aman y est conquis. L'attente a été longue mais cela valait la peine. C'est un très bon moment que j'ai passé dans cette lecture.
Je sais qu'un petit délai est obligatoire pour une suite mais je saurai attendre en restant sur ces dernières lignes.
Courage pour la suite!!!!

francoisetiryaki a écrit:: Waouhhhhh mira, très beaux chapitres surtout le dernier, si sensuel, profond, notre Aman y est conquis. L'attente a été longue mais cela valait la peine. C'est un très bon moment que j'ai passé dans cette lecture.
Je sais qu'un petit délai est obligatoire pour une suite mais je saurai attendre en restant sur ces dernières lignes.
Courage pour la suite!!!!

me re voilà , désolée d'avoir été si longue, pas de connexion internet... mais bonne nouvelles... nouveau chapitre à poster, j'espère qu'il te plaira autant :)

Chapitre VII : Le bonheur à portée de main…
1ère partie : Comme au cinéma…
Contemplant le visage d’Aman sereinement posé sur son épaule, Shana ne peut s’empêcher de sourire tendrement à cette image dont elle ne se lassait jamais… si les yeux de son mari pouvaient lui faire perdre la raison en un regard, ses paupières closes gonflaient son cœur d’amour à son égard. Bercées par le son du train en marche, ses souvenirs d’une vie à peine croyable lui donnent cette sensation étrange d’être protégée rien que par leur existence. Le mois qui vient de s’écouler valait toute une vie de détresse, elle ne se rappelait même plus ce qu’était la vie avant ni comment pouvait elle trouver le sommeil maintenant qu’il est bercé par la présence de son mari, ses bras, son odeur, sa respiration et le voluptueux touché de sa peau nue contre la sienne… par ses mots doux, son étreinte possessive, ses baisers ardents et ses caresses sensuelles… après le mari dévoué, elle avait découvert l’amant passionné… rien qu’en y repensant, un frisson parcourt tout son corps, un frisson qui ne semble pas imperceptible à son mari qui lui lance mollement en ouvrant à peine les yeux :
- Qu’est ce qui se passe ? elle lui sourit en rougissant avant de hocher la tête en signe de négation et dire :
- Rien… on n’y est pas encore…
Il se redresse un instant la regarde en fronçant les sourcils cherchant à comprendre son sourire malicieux mais finit par croiser les bras pour mieux se recaler à côté d’elle avant de reposer sa tête son épaule et fermer les yeux… sans avoir le mal du voyage, le voyage en train lui a toujours donné le plus profond des sommeils. C’est probablement la raison pour laquelle c’est l’un de ses moyens de transport préférés.
Shana retourne son attention sur les paysages qui défilaient à vitesse vertigineuse derrière sa fenêtre, la verdure à perte de vue, champs et forêts dessinant la compagne du nord de ce beau pays qu’est la France en ce début de mois d’Août. Destination le Nord Pas de Calais pour prendre le Ferry qui traverse la Manche… en fin de journée, ils sont en Angleterre.
Londres est une ville épique, tout est y est grand, les bâtiments, les ponts, les parcs, les gens… tout comme dans les films, l’horloge Big Ben, le Palais de Westminster, le Tower Bridge, la Tour de Londres, l'Abbaye de Westminster, le Palais de Buckingham mais également des institutions telles que le British Museum ou la National Gallery… tant à visiter et si peu de temps.
Les rues semblent colorées comme dans un cartoon et le grand soleil qui était clément en cette saison estivale les ravivait comme un jardin en printemps. Un tour en calèche ne peut suffire pour tout voir… une vie entière ne le pourra jamais.
Contre disant leur réputation de froideur et cynisme, les londoniens sont bien chaleureux et accueillants avec leur visiteurs et Aman avait en tout cas bien raison en disant que si on ne pouvait aller en Inde, l’Inde venait jusqu’à nous dans cette ville… Restaurants, hôtels, magasins, temples… la communauté indienne ici est bien plus grande qu’en France et cette ancienne grande colonie semble s’être invitée au près de la Couronne.
La petite semaine de vacances passe en un éclair et le dernier jour voyant la mine bien triste de sa femme, Aman lui propose sur une idée un peu folle : trois vœux à réaliser… trois vœux qu’elle pouvait formuler et qu’il ne pouvait refuser… quels qu’ils soient.
Amusée, cette dernière part donc en balade avec lui à la recherche de ce qu’elle pouvait bien lui demander, elle qui se sentait tout avoir à ses côtés.
Elle ne tarde pas à trouver dans la vue d’un chanteur des rues son premier vœu ! Aman Khan avait été connu à la fac pour ses talents de danse et de chant et voyant la guitare dans les mains du jeune artiste africain, elle ne peut s’empêcher de se rappeler ces soirs où elle écoutait secrètement Aman fredonner quelques airs sur les notes mélodieuses de son guitare assis avec son frère sur le perron de leur maison.
- QUOI !!! non, non et non… s’exclama-t-il à sa demande.
- Pas le droit de dire non… c’est ta propre règle ! répond-elle amusée en battant ses sourcils d’un air vicieux
- Comment veux tu que je demande à cet homme de me laisser sa place ?
- Je m’en fiche… tout ce que je sais, c’est que mon premier vœu est de te voir chanter et danser là… tout suite… s’entête-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine d’un air déterminé. Ce qu’elle pouvait paraître une gamine parfois se dit il en passant une main dans ses cheveux.
- Allez monsieur… il ne faut jamais contrarier une belle femme ! lui lance le chanteur en lui tendant son guitare le surprenant d’abord d’avoir compris leur discussion et l’irritant un peu par sa remarque sur la beauté de sa femme.
Au même temps, il n’avait pas tort… Shana, portant un beau sari aux couleurs chatoyantes et laissant ses longues boucles soyeuses tomber lourdement sur ses épaules jusqu’aux reins, était radieuse avec son sourire angélique et ses yeux couleur de miel brillants sous le soleil.
Elle ne peut s’empêcher d’applaudir de joie en voyant Aman se résigner à prendre l’instrument de musique et s’avancer à la place que lui a cédé le chanteur amusé.
A sa manière de frotter le bout de son nez, passer sa main dans ses cheveux pour les ordonner et ses tentatives de s’éclaircir la voix, Shana devinait en souriant toute sa timidité qui remontait lui empourpant les joues comme un collégien… mais aux première notes qui échappent des cordes frôlés par ses doigts experts, Aman ferme les yeux avant de commencer à fredonner un air qu’elle ne connaissait que trop bien… « Over the rainbow »… des larmes se forment au fond de ses yeux en admirant son homme en simple jean bleu et t-shirt blanc qui faisait tourner la tête à une foule féminine conquise, une foule qui grandissant remplissait la jarre de pièces de monnaie au grand bonheur du chanteur qui attrape son guitare au vol alors qu’Aman le lui lance pour prendre sa femme dans ses bras et l’entrainer dans une danse improvisée sur cette chanson qui donnaient des palpitations à leur cœurs. Ils finissent sur les acclamations de leur public et la demande du jeune homme qu’ils viennent l’aider chaque jour à gagner plus d’argent !
Aman finit par saluer ses fans timidement avant de s’en aller au bras de sa femme qui euphorique ferme les yeux et récite une prière intérieure pour que ce bonheur qui lui donnait des papillons dans l’estomac dure pour toujours…
Après un bon repas, Aman voyant qu’elle commençait à se fatiguer lui propose de rentrer à l’hôtel pour qu’elle se repose, mais elle refuse catégoriquement… elle ne voulait en aucun cas perdre ne serait ce qu’un instant de cette dernière journée.
Alors qu’ils passent par un marché pour prendre quelques souvenirs, Shana reste absorbée par l’architecture d’une petite église de l’autre côté de la rue, elle lui murmure alors qu’il finissait de payer :
- Aman ? je peux te demander quelque chose ?
- Hum ? demande-t-il sans la regarder
- Tu veux bien m’emmener là-bas ? demande-t-elle en pointant son doigt vers le lieu de culte.
Il suit son regard pour voir ce qu’elle voulait voir avant que ses lèvres s’élargissent en grand sourire en dandinant de la tête en signe d’approbation.
Elle est étonnée de le voir l’accompagner à l’intérieur. En cette journée de la semaine, l’église était bien vide et alors qu’il s’installe sur un banc à la dernière rangée, elle s’avance vers l’autel pour s’y agenouiller et joindre ses mains en fermant les yeux… quelques minutes passent avant qu’elle ne se relève, fasse le signe de la croix sur sa poitrine et retourne près de lui.
- Que lui demandais-tu ? demande-t-il en remettant une mèche barrant son front en place, un geste qui lui fait monter les larmes aux yeux déjà bien émue, en voyant son regard inquiet elle s’empresse de sourire en essuyant ses larmes avant de dire :
- Je ne demandais rien du tout… je le remerciais…
Pour toute réponse, Aman entoure ses épaules de son bras protecteur pour la serre contre lui avant de déposer un tendre baiser dans ses cheveux. En sortant, il se penche sur elle pour lui murmurer à l’oreille :
- « Dis moi Shandini… puis-je considérer que ça en fait un vœu de moins ? »
Elle éclate de rire à son grand étonnement vue que dans ses prières, elle avait espéré que cette journée ne finisse jamais ! il se contente de la traiter encore une fois de gamine avant de lui proposer un dernier tour de calèche en ville, ils repartaient demain aux aurores.
- Oh Aman !!! ils passent un film bollywoodien ! crie-t-elle soudain en passant devant un cinéma où une affiche annonçait un programme chargé pour la semaine du festival du film indien.
- Ha ! il doit y avoir tout au plus cinq personnes la dedans ! la calme-t-il avec dédain. Il n’a jamais été fan du cinéma indien et n’a même jamais réussi à voir un film en entier.
- S’il te plait Aman ! j’ai toujours rêvé de regarder un film indien sur grand écran, s’il te plait… tu sais qu’ils sont rares chez nous !
- Shandini… tu ne sais même pas de quoi parle le film !... et puis trois heures !!! je te rappelle qu’on démarre tôt demain matin…
- Le film a déjà commencé, regarde !
- Raison de plus… tu ne peux…
- Et mon troisième vœu alors ? le coupe-t-elle en battant ses sourcils avant de demander au cocher de faire halte et descendre sans l’attendre.
- Challo !… Aman Khan n’a qu’une parole… et aujourd’hui j’ai décidé de faire ma chiante de française !
- Pour une fois… je préférerais la femme indienne bien soumise ! rechigne-t-il en payant le cocher avant de descendre.
Il est bien vite conquis par son regard tout excité alors qu’ils traversaient la route pour y aller et il ne peut s’empêcher de sourire en la voyant en train de déchiffrer les titres des films qui ont été programmés durant le festival, celui de ce soir devait être nouveau car elle ne le connaissait pas.
Munis de deux grand paquets de pop corn, Aman arrive à peine à la retrouver dans la pénombre tant, à sa grande surprise, il y avait de spectateurs dans la salle et pas que issus de la communauté indienne.
Il fronce les sourcils en arrivant à son siège trouvant que la musique était trop forte, tout était trop fort dans ces films à son goût, la musique, les couleurs, les actions, les dialogues… bref ! Son exaspération est aussitôt dissipée par la vue de sa femme tellement absorbée par les dialogues qu’elle ne voyait même pas qu’il lui tendait son paquet de pop corn.
Il s’installe enfin à côté d’elle et lui met le paquet entre les mains avant de bien se redresser sur son siège, il jette un œil au grand écran pour voir une famille beaucoup trop nombreuse attablée alors que l’un d’eux chantait –ou du moins essayait– à plein poumons, ce qui lui arrache un sourire ironique en se disant que nul diner de famille ne pouvait être ainsi… même chez les indiens !
Se rappelant qu’il n’avait pas mis son téléphone en mode silencieux, il tend son paquet à Shana et le sort pour changer de mode, mais en relevant les yeux son cœur manque un battement face à l’image que la projection lui renvoyait… ça ne pouvait être qu’une illusion ! manquant d’air il inspire si profondément que son gémissement sort sa femme de sa torpeur. La belle femme qui se baladait dans un palais aux allures féériques sur un fond musical de chant très spirituel qu’entonnaient deux autres personnages masculins… elle ressemblait… n’était autre que Priya… Priya Chowdery !

Shana le voit fixer l’image animée d’un regard glacial et remarquant sa respiration s’accélérer comme s’il étouffait, elle lui presse la main en s’éclaircissant la voix :
- On peut s’en aller si tu veux… murmure-t-elle d’une voix hésitante, ce contact suffit pour le ramener à la réalité, il baisse les yeux en fronçant les sourcils et hochant la tête :
- Nahi… ce n’est pas la peine ! finit-il par dire en serrant les poings.
Sa bouche était sèche et des gouttes de sueur perlaient à son front, quelque chose nouait sa gorge comme s’il allait suffoquait et son estomac se crampait à chaque fois qu’il la voyait apparaitre… mais sa fierté l’obligeait à faire face, à feindre l’indifférence… même si mal à l’aise, il ne tenait pas en place sur son siège qu’il trouvait inconfortable et malgré toute la bonne volonté qu’il avait cherché au fond de lui, il ne pouvait se concentrer sur l’histoire. Se contenant de voir les images passer, baisser les yeux quand elles insistent en grand plan sur son visage et grimaçant aux chansons encore une fois trop rythmées à son goût.
Il croit au commencement d’une chanson romantique trouver une accalmie, mais son sang ne peut s’empêcher de bouillir en voyant l’acteur principal la caresser si intimement, l’embrasser… il savait pourtant qu’il n’avait aucun droit sur elle ou sur son image, mais comment le faire savoir à son cœur qui se pinçait à chaque scène un peu plus.
Mille et une questions se bousculaient dans sa tête, quand et comment « sa » Priya est elle devenue actrice ? De plus les décors et costumes laissaient croire que ce n’était pas le genre de film à petit budget. Les sifflements admiratifs des jeunes gens dans la salle ne font qu’accroitre son malaise… il ne remarque même pas les regards furtifs que lui lance Shana inquiète face à la situation, elle se maudissait intérieurement d’avoir demandé de venir.
Combien de temps passe ? il ne saurait le dire… des scènes de bonheur, de colère, de peine se succèdent sans trop l’émouvoir, mais quand vient une scène où le personnage que jouait Priya, allongé sur son lit de noces, se fait embrasser, caresser et même plus… s’apprêtant à se donner contre son gré à son mari… il se lève d’un band et quitte la salle précipitamment.
Le rejoignant en courant, Shana le retrouve près d’une benne à ordure en train de vomir son dernier repas, toussant si fort qu’elle se sent obligée de lui tapoter le dos pour l’aider à reprendre sa respiration mais il se dégage doucement en éloignant sa main.
- Aman je suis désolée… je te jure que je n’avais aucune idée… commence-t-elle à expliquer d’une voix tremblante
- Shandini… la coupe-t-il en reprenant difficilement sa respiration
- … Il se fait tard, rentrons s’il te plait ! termine-t-il en se redressant, son visage pale avait retrouvé son air de marbre.
Aman arrête le premier taxi qui passe lui indiquant l’adresse de leur hôtel avant d’ouvrir la porte pour Shana lui laissant le temps de s’installer et allant s’installer à la place près du chauffeur.
Retrouvant leur chambre d’hôtel, Aman lui propose sur un ton détaché si elle voulait qu’il lui commande quelque chose pour diner, mais elle se contente d’hocher la tête pour lui dire que non. Elle était trop nerveuse pour manger quoi que ce soit et essayant de l’éviter, elle s’est mise à préparer leur bagages frénétiquement en faisant des allés et venus dans la pièce lui semblant soudain trop petite.
Elle s’arrête un instant semblant vouloir lui demander quelque chose, mais finit par se diriger vers la salle de bain en silence. Lui assis depuis son arrivée sur le bord du lit, accoudé sur ses genoux les poings fermement joint sous son menton, il avait l’air plongé dans une profonde méditation. Il n’entend même pas le bruit de l’eau couler dans la douche et ne remarque pas que sa femme drapée dans une serviette de bain essayait de prendre son sari en tirant sur son bord, la moitié étant coincée sous lui.
Il finit enfin par bouger, se levant complètement pour l’imiter en prenant la direction de la salle de bain, lui aussi avait besoin d’une bonne douche.
Il coupe l’arrivée d’abord d’eau chaude pour refroidir le petit espace marbré, sa tête bouillonnait tellement que c’était de glace qu’il avait besoin pour se calmer. Se débarrassant de ses vêtements, il se glisse la tête baissée sous le jet d’eau en s’appuyant des deux main sur la paroi de la douche, laissant le torrent de fraicheur s’abattre sur l’arrière de son crâne comme pour en effacer les images qui envahissaient son esprit, intermittent entres ses souvenirs lointains et nouveaux… les images de ses mains caressant la peau de Priya laissent place à celles de son co-acteur flirtant avec elle… les soupirs de celle-ci, ses gémissements dans leur étreintes se mêlent à son jeu d’actrice, le goût de ses lèvres devient amer face à cette scène qu’il n’a pu supporté… il pousse un profond soupire essayant de dégager toute cette pression qui pesait sur sa poitrine en vain et ouvre les yeux en relevant la tête, laissant les gouttes d’eau le transpercer sans réussir à éteindre le feu qui embrasait tout son être.
Il était en colère, en colère contre lui-même pour sa faiblesse face à elle… « Tu vois que tu m’aimes encore… Aman… » ces paroles qu’elle avait prononcé dans ces bras raisonnaient dans ses oreilles comme une sentence à perpétuité… c’était le jour de son mariage.
Fermant les yeux, il se mord la lèvre inférieure en y repensant… les images de ce jour s’imposent dans son esprit lui rappelant à quel point il avait tort. Il baisse la tête comme sentant la honte peser sur ses épaules, la honte de ne pas respecter ces engagements, ses promesses et ses vœux ce jour là.
Il aperçoit alors un petit objet noir qui attire son attention sur le sol, c’était la chaine de Shana, cette chaine qu’il avait noué autour de son cou en faisant d’elle son épouse. Il la prend et la regarde longuement en se disant qu’il était le dernier à demander des comptes … il était un homme marié et sa femme ne méritait pas d’être trompée ainsi même en pensée… les remords viennent s’ajouter à son tumulte et durant un instant il croit perdre la raison tant toutes ces pensées contradictoires s’entremêlaient dans ta tête.
- Aman ? entend-il Shana appeler derrière la vitre teintée
- J’ai dû faire tomber ma chaine de mariage à l’intérieur, tu peux vérifier s’il te plait ? sa voix était inquiète, se demandant si elle ne l’avait pas fait tomber dehors en journée
Il fait glisser sa porte en tendant sa main avec le petit objet qu’il tenait encore dedans, Shana pousse alors un soupire rassuré et tend la sienne pour la prendre, mais elle la sent emprisonnée aussitôt, d’une poigne forte et puissante qui l’attire vers l’intérieur non sans lui tirer un petit cri de surprise, un cri aussitôt étouffé par les lèvres d’Aman qui viennent l’embrasser passionnément sans lui laisser le temps de comprendre, les battements de son cœur se mettent à s’accélérer follement alors que sa poitrine montait et descendait contre son torse musclé. Prenant son autre main dans la sienne et l’écrasant de tout son poids contre l’un des murs du petit habitacle, Aman approfondit son baiser à lui faire perdre haleine, son cœur emballé frôlant la crise cardiaque. Si elle croit pouvoir reprendre sa respiration alors qu’il rompt leur baiser, elle peine à trouver l’air aussitôt alors que ses lèvres chaude se mettent à palper sa gorge et son cou se délectant de son parfums aux extraits le jasmin lui faisant cambrer le dos d’extase comme les vagues de désirs explosaient en elle, elle se débat pour libérer ses mains, mais son emprise redouble de force, ne lui laissant aucune échappatoire et l’obligeant à être à la merci de ses assauts de plus en plus ardents …
- Je te veux Shandini… là… tout de suite ! susurre-t-il au creux de son oreille d’une voix rauque, son souffle chaud met le feu à sa peau déjà brulante de ses baisers, il relève vers elle ses yeux sombre de désirs pour chercher une approbation, mais elle était bien incapable de prononcer le moindre mot, il détache ses yeux de son regard pour le parcourir sur son corps tremblant avant de faire mine de se dégageren fermant les yeux.
Portée par la force de ses envie, Shana réussit à libérer ses mains qui s’aplatissent sur son torse musclé pour le dégager d’elle et le plaquer sur la porte en verre avant de l’embrasser avec fougue et passion, descendant de ses lèvres à sa mâchoire puis à sa gorge palpitante le faisant gémir dans son souffle saccadé, elle sent l’une de ses mains lui emprisonner la taille alors que l’autre lui caressait la nuque s’aventurant sur ses épaule et allant au nœud de sa serviette pour de défaire, il lui lâche la taille faisant tomber le bout de tissu lourdement sur le sol mouillé… sa pudeur la fait tressaillir un instant, un instant qui suffit à son mari pour reprendre son avantage la faisant virevolter avec lui, le choc de sa tête sur le vitrail est vite oublié quand Aman interpose sa main tirant un peu sur ses cheveux pour s’offrir ses lèvres encore, ses mains partent à l’exploration des formes de son corps qui s’arcbouta à ses caresses dont la douceur se mue progressivement en puissance et force parfois d’une violence difficilement contenue… il voulait se fondre en elle, qu’elle envahisse chaque infime partie de son être comme il conquérait chaque once de son corps lui faisant découvrir des sensations dont elle ne soupçonnait même pas l’existence.
Haletante et sentant son cœur prêt à rompre, Shana s’accroche en gémissant à ses solides épaules comme un naufragé en mer dont les vagues houleuses inondaient toute son âme, sa voix la repêche pour lui demander d’ouvrir les yeux et lui faire face… il voulait l’emporter avec lui dans l’explosion de leur bonheur en le voyant dans le miel de ses yeux et elle ne put que s’y rendre en se sentant mourir dans ses bras.
Aux premières lueurs du jour, posant sa tête sur le torse nu d’un Aman enfin apaisé et peinant à trouver le sommeil, elle se laisse bercer par les battements de son cœur en dessinant de son doigts les ligne des muscles de son abdomen, remontant vers ses épaules, elle sourit timidement les joues en feu en y découvrant les marques que ses griffes ont imprimées… elle ferme un instant les yeux en inspirant profondément pour chasser cette impression bizarre qui ternit son sourire, ce sentiment que ce soir, ce n’était pas « son » Aman à elle qui lui avait fait inlassablement l’amour toute la nuit… ce dernier profondément endormi se recale sur son oreiller avant d’entourer ses épaules de son bras protecteur dans geste si familier, elle se traite alors de folle et ferme à son tour les yeux en se laissant gagner par sa quiétude.
Par la fenêtre de leur chambre, dans la pénombre, des ouvriers placent une grande affiche publicitaire pour un produit de beauté de renom avec comme image… Priya !

Il est tard mais je n'ai pas put résister à l'envie de rallumer mon ordi pour venir lire ta fiction et j'adore. J'ai lu plusieur chapitre et conte continué demain.

Bises

Je crois que je vais lire une page par jour. J'en ai lu deux et essaye de lire la troisième page ce soir ou demain. En tout cas j'adore.

Basudha12 a écrit:: Je crois que je vais lire une page par jour. J'en ai lu deux et essaye de lire la troisième page ce soir ou demain. En tout cas j'adore.

oh merci beaucoup de tes commentaires, je suis heureuse que ça te plaise et d'avoir une nouvelle lectrice... je peux rester longtemps sans écrire, mais en général au retour ça fait une longue lecture ^^
un chapitre déjà prêt et un autre en cours d'écriture, je posterai dés que la connexion me le permettra

mira, je suis super heureuse d'avoir eu ce chapitre à lire pour mon retour.
Chapitre très très sensuel, si profond, tellement bien écrit, on peut sentir la douleur d'Aman en voyant Priya sur l'écran. La suite risque d'être explosive et j'ai hâte de le découvrir. cimer

mira pour ce moment de pur bonheur.

Bon aller je m'y remets.

francoisetiryaki a écrit:: mira, je suis super heureuse d'avoir eu ce chapitre à lire pour mon retour.
Chapitre très très sensuel, si profond, tellement bien écrit, on peut sentir la douleur d'Aman en voyant Priya sur l'écran. La suite risque d'être explosive et j'ai hâte de le découvrir. mira pour ce moment de pur bonheur.

coucou Françoise, je suis si heureuse que tu aimes ce chapitre :) merci de ta lecture et tes commentaires , je posterai la suite demain au plus tard , bises zoubi

Basudha12 a écrit:: Bon aller je m'y remets.

bonne lecture didi :) zoubi

Fais nous rêver mira, cela fait tellement du bien surtout par ces temps troubles.
J'attends la suite avec impatience! Peaufines bien le chapitre!!!

lol j'ai été un peu perturber par deux minettes ce matin du coup je n'ai pas lu grand chose. Elles étaient intenable !!! Bref cette fois elles dorment donc j'en profite.

Je viens de lire une troisième page j'adore !!! Seulement j'aurais pensé que Aman rentrerais à Paris finirais pas épouser Shana lol !!!! Bon il a préféré choisir Priya lol !!!

Continues de lire Basu et tu vas continuer à adorer et aller de surprise en surprise. Je suis tombée dedans dès que mira l'a posté et depuis j'attend les chapitres avec impatience. Cela ferait un très beau roman, l'écriture est fluide, si bien nouée, on se retrouve dans l'histoire et on peut sentir les réactions d'Aman. Je te laisse à la lecture et appréciée, bonne lecture!! Je pense que mira va aimer.

Basu... heureuse de voir que ça te plaise, comme dit Françoise, tu vas avoir plus d'une surprise par la suite... bonne lecture et merci encore :)

Françoise, tu ne peux pas savoir à quel point tes mots me font plaisir, je n'aurais jamais imaginé en commençant à écrire que ça intéressera quelqu'un , je suis comblée par tant de gentils mots

et pour ne plus te faire attendre, voilà la suite...

Je passerais lire ce soir tard ou demain et je me doute que d'autres surprise m'attendent.

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