Vous devez surement en avoir entendu parler...comment vous le trouvez?
perso j'ai pas du tout accroché au style...mais bon ça fait toujours plaisir de voir les gens s'interresser à bollywood,surtout les occidentaux
un ptit interview.........
Entretien avec Pascal of Bollywood, chanteur De Paris à Bombay
par
Emmanuel Deslouis Le parcours de Pascal of Bollywood ne laisse pas d’étonner : ce Français passionné de films indiens aime tellement leurs musiques qu’il s’est mis à les chanter en France. Puis en Inde, où ses prouesses lui ont valu des éloges. Retour sur le parcours d’un amoureux de la musique.
Le parcours de Pascal of Bollywood ne laisse pas d’étonner : ce Français passionné de films indiens aime tellement leurs musiques qu’il s’est mis à les chanter en France. Puis en Inde, où ses prouesses lui ont valu des éloges. Retour sur le parcours d’un amoureux de la musique.
Pascal of Bollywood (2004)La pochette de son premier album enregistré en Inde
Eurasie : Faut-il jouer l’exotisme pour être entendu dans son propre pays ?Pascal of Bollywood : Cela dépend des destinées. En ce qui me concerne, j’ai toujours été en quête d’un « Ailleurs » pour pouvoir découvrir, peut-être, une part inconnue de moi-même via les voyages. Chanter pour voyager, voyager pour chanter : voilà un credo qui me ressemble si j’arrive à faire voyager mon public. Il est surprenant que l’on ait commencé à parler de mon travail de chanteur en France au moment où je me suis mis à chanter en Hindi ! Pourtant, je ne me reconnais absolument pas dans le fameux adage « Nul n’est prophète en son pays ». La seule chose qui m’ait porté vers ces contrées d’Orient, c’est mon amour, ma passion pour ces chansons du Cinéma Indien. Le boomerang médiatique, en France et en Europe, fut un cadeau qui pourrait me permettre de dire : vingt ans d’attente pour être connu du jour au lendemain !
Eurasie : J’ai lu que vous avez découvert la musique indienne lors de voyages lointains en achetant des cassettes et des CD ça et là. D’écouter et de collecter des morceaux inconnus à les interpréter, il y a un monde. Comment avez-vous décidé de sauter le pas ?Pascal of Bollywood : J’ai découvert l’univers de Bollywood en 1987, lors d’un voyage en Malaisie dans un marché de Kuala Lumpur. De retour à Paris, ce fut un choc, car j’ai tout de suite compris que ces chansons correspondaient à ma personnalité. J’ai sauté le pas naturellement. Au début, il y a 18 ans, j’ai intégré ces chansons dans mon répertoire français et multi-langages (Suédois,Turc, Italien, allemand, Persan), en travaillant moi-même la phonétique. Par la suite, avec un professeur Indien à Paris, j’ai travaillé en profondeur le son et la signification de ces chansons en Hindi, Tamoul ou Bengali. Je chantais déjà ces chansons, bien avant mon premier voyage en Inde en décembre 2001.
Eurasie : Depuis combien d’années interprétez-vous et apprenez-vous les morceaux de Bollywood ?Pascal of Bollywood : Depuis 18 ans amoureusement. Depuis 6 ans passionnément et très sérieusement.
Eurasie : Chantez-vous en « yaourt » ou véritablement en hindi, bengali et en tamoul ?Pascal of Bollywood : Je chante vraiment dans ces 3 langues, qui sont les plus parlées en Inde (parmi les 15 langues officielles !). Pour comprendre chaque mot de ces textes d’une haute qualité poétique. Mais aussi pour varier les interprétations et donner à tous les publics, de l’émotion par la richesse des sons.
Eurasie : Depuis combien de temps avez-vous décidé d’apprendre ces langues ? Comment s’est déroulé cet apprentissage ?Pascal of Bollywood : En 1999, quand mon amie Andrée Putman m’a demandé de chanter à l’occasion du lancement de sa nouvelle ligne de mobilier, je lui ai proposé de chanter des chansons du Cinéma Indien. Bien sûr, ça lui a plu. Cette fois-ci, j’étais décidé à travailler le son du hindi de manière très sérieuse. Par le plus beau des hasards, j’ai rencontré Usha Shastry. Elle est Indienne, installée en France depuis 30 ans. Elle connaît donc très bien les deux mondes. Elle fût professeur de Hindi à l’Inalco, mais c’est une aussi une grande artiste : chanteuse classique, musicienne et peintre. Elle m’a appris à prononcer le hindi, elle m’a traduit en détail les textes et m’a montré le chemin pour découvrir la complexité du chant de ces compositions pour le cinéma, directement inspiré des Ragas de la musique classique Indienne. Mes sens auditifs se sont enrichis à son contact. On s’est aussi beaucoup amusé !
Eurasie : Une fois, en Inde, comment vous êtes vous lancé ? Quelle a été la réaction des Indiens ?Pascal of Bollywood : J’ai décidé de partir en Inde en décembre 2001, car je voulais enregistrer trois chansons avec un orchestre indien pour trouver un producteur français et faire découvrir au public occidental, cette musique qui me plait tant. Quand je suis arrivé là-bas, je connaissais déjà très bien plusieurs chansons par cœur, et ma prononciation était correcte. J’ai chanté dans la rue, les hôtels, les taxis, partout pour voir l’effet que mon chant leur faisait. Les Indiens m’ont accueilli avec beaucoup de chaleur, d’enthousiasme et de fierté. J’ai eu cette chance... Ils étaient fiers et surpris d’entendre un Français chanter ces chansons qui sont dans leur cœur. Ils ont aussi compris que j’étais sincère, car sans cela rien n’eût été possible.
Eurasie : Avez-vous travaillé avec des compositeurs indiens ?Pascal of Bollywood : J’ai fait une seconde rencontre décisive dans mon parcours Bollywoodien : Pyarelal. Il est une légende vivante de la musique de film. Il a composé plus de 500 musiques avec son partenaire Laxmikant. « Laxmikant-Pyarelal » : ces 2 noms (dont je croyais qu’il s’agissait d’une seule personne !) m’ont fait rêver quand je les voyais écrit sur le dos des cassettes que j’achetais à Paris. L’Ambassade de France en Inde et les Alliances Françaises, qui m’ont beaucoup aidé en organisant une grande tournée en Inde, m’ont aussi permis de rencontrer Pyarelal. Au début, il était dubitatif sur « le français qui veut chanter Bollywood », mais notre première rencontre fut un coup de foudre artistique. Nous avons beaucoup travaillé ensemble sur mes concerts. Il a aussi assuré la direction musicale de mon album. Nous l’avons enregistré à Bombay en août 2004, avec une centaine de musiciens Indiens !
Eurasie : Quelle est l’étendue de votre répertoire ? Combien de chansons chantez-vous sur scène ? Sur votre album ?Pascal of Bollywood : Sur scène, j’en chante un vingtaine. Mais j’en ai déjà chanté beaucoup au fil des concerts, peut-être une cinquantaine. J’en ai écouté plusieurs milliers (et ce n’est pas fini !). Et j’en ai choisi 13 pour mon album.
Eurasie : Chantez-vous des morceaux de toutes les époques ?Les années 50, 60, 70, 80 sont chères à mon cœur parce que très inventives musicalement et très débridées, voire délirantes. Ce qui est important pour moi, c’est le juste équilibre entre la richesse mélodique et rythmique. J’ai trouvé cette dynamique dans les chansons du cinéma Indien. À partir des années 90, le cinéma a commencé à devenir plus commercial et les chansons plus efficaces en terme de vente. Souvent au détriment de la qualité des compositions, des textes et des voix. Cela dit, de grands compositeurs d’aujourd’hui, comme A.R Rahman, Nadeem-Shravan, Jatin-Lalit ou le formidable jeune trio Shankar-Ehsan-Loy, montrent que l’inventivité au pays de la musique est toujours vivante. D’ailleurs je chante aussi des chansons de films récents de ces compositeurs.
Eurasie : Envisageriez-vous de chanter les musiques d’un film de Bollywood ?
Pascal of Bollywood : Je travaille actuellement sur un projet où je serais acteur et chanteur. J’ai aussi un grand projet de scène. Haut en couleur !
Propos recueillis par Emmanuel Deslouis