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 Masha Allah

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Némésis
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Némésis


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MessageSujet: Masha Allah   Masha Allah I_icon_minitime26.03.09 16:19

Et une nouvelle histoire (d'amour forcément mdr) Cool Laughing sur le thème des conflits de religions et de cultures (veer zaara n'est pas loin !! Laughing ) -

Présentation : L'histoire commence lors du pélerinage fait chaque année par environ 100000 Hindous vers les Grottes D'Amarnath, ce site sacré pour l'Hindouisme en lien avec Shiva, perdu dans le Cachemire Indien. Il nécessite environ 4 à 5 jours de marches dans les montagnes, à près de 3000 ou 4000m d'altitude, pouir l'atteindre.

J'ai fais quantité de recherches pour coller à un certain réalisme, mais des fois je laisse libre cours à mon imaginations quand je ne trouve pas d'info suffisante. Si vous coyez des erreurs n'hésitez pas à m'en faire part !!

*/*/*/*/*/*


"MASHA ALLAH"


Petite présentation de mes HEROS :

- Indira Baxi, Originaire de Bénarès/Varanasi, dans l'Uttar pradesh, ville sacrée de Shiva. Issue de la Caste des Dom, la plus basse de la Cité mais sacrée car ils sont les gardiens du feu sacré, "Agni" dont on doit se servir pour allumer les bûchers funéraires et qui est perpétuellement entretenu dans le temple depuis 3000 ans selon les dires. 20 ou 21 ans.
Masha Allah Sandhya08021 Incarnée par Sandhya...

- Salim : Dans les 25 ans, musulman Soufi (Le Soufisme est une branche de l'Islam "qui privilégie l'intériorisation, l'amour de Dieu, la contemplation, la sagesse", encore très orthodoxe, mais avec un aspect mystique et ésotérique fort cf. wikipedia), c'est un poète et musicien. Il voyage un peu au gré du vent, sans attache particulière en dehors de sa foi. Très ouvert au reste du monde.
Masha Allah Aarumugamstills004
Incarné par Bharath.. (mon dernier coup de coeur ! langue2


- Dom Raja : Père d'Indira. Il est le chef des Dom, et est assez riche mais socialement reste en bas de l'échelle. Homme compréhensif, aime bcp sa fille, ils veillent l'un sur l'autre.
Masha Allah Naseeruddinshah001 Naseeruddin Shah
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Némésis
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MessageSujet: Re: Masha Allah   Masha Allah I_icon_minitime26.03.09 16:22

*****************************


« Sois enivré d'amour, car l'amour est tout ce qui existe. L'amour est d'ordre universel.
Chaque instant qui s'écoule loin de l'amour est devant Dieu comme un objet de honte.
»
« Recherche le royaume de l'Amour
Car ce royaume te fera échapper à l'ange de la mort.
»
« Les mœurs de l'amour ignorent les conventions.
Si c'est l'amour que tu recherches,
Prends un poignard aiguisé et coupe le cou de la timidité.
Et sache que la réputation est un grand obstacle sur ce Sentier.
»

Odes mystiques - Djalâl ud-Dîn Rûmî
13è siècle


****
Dans les montagnes du Cachemire indien, Juillet 2001
Il l’avait vue et aussitôt aimée, au delà de tout ce qui pouvait les séparer - religion, langue, culture, ou tout simplement bon sens. Cela n’avait rien de raisonnable mais le grand mystique Djalâl ud-Dîn Rûmî n’avait-il pas écrit de l’amour qu’il ignore les conventions ? Salim en ce jour très particulier de sa vie venait d’en recevoir la preuve la plus éclatante qui soit, incarnée sous les traits d’Indira.

Elle était la beauté faite femme sur terre par la main même d’Allah et c’était quelque chose de déstabilisant à formuler même par la pensée pour le jeune homme dont le regard ne s’était jamais attardé plus que ça sur les femmes, trop soucieux qu’il était d’assurer sa survie au quotidien, lui, le misérable poète qui avait passé tant de nuits sans autre toit au dessus de la tête qu’un ciel étoilé.
Tout en humant les émanation de parfum qui subsistaient encore dans l’air après son trop bref passage, Salim se remémora de la rapidité et de la fluidité de ses gestes alors qu’elle réglait le prix de la nourriture qu’elle venait de commander pour elle. Il avait cherché à croiser son regard au moment où elle avait tendu une main vers lui. S’en apercevant, elle avait rougi, légèrement hésité, avant de desserrer la paume, dévoilant à Salim la finesse de ses doigts en même temps que les pièces d’argent qu’elle refermait. Il s’en était saisi en penchant la tête sur le côté et lui avait remis sa part de nourriture. Et puis il l’avait regardée s’éloigner de la gargote, captif de son rêve jusqu’à ce qu’un pèlerin impatient ne brise sa « bulle » par un raclement de gorge sonore, le replongeant instantanément face aux réalités de sa vie.



Indira avait marqué un temps d’arrêt, le temps pur elle de fouiller du regard les innombrables tentes sous lesquelles s’entassait par petits groupes la foule des pèlerins harassés, à la recherche de son père. Ils avaient rallié le campement de Pahalgam, première étape de leur marche, une demi-heure plus tôt, alors que le soleil commençait à décliner au dessus de la montagne. L’immense camp de toile était à présent quasiment plongé dans l’obscurité, mais des pèlerins continuaient d’affluer régulièrement.

Enfin, son regard accrocha une silhouette familière. Dom Raja, quinquagénaire aux traits avenants et aux cheveux bouclés poivre et sel de même que la longue barbe qu’il arborait, était paisiblement assis, dans l’attente de sa fille qu’il avait envoyée chercher de quoi se restaurer pour eux deux. Le vieil homme, épuisé par les heures de marche qu’ils venaient d’entreprendre en pleine nature, s’était adossé à la toile de tente, à quelques mètres d’un des feux qu’on avait allumé. Il souriait malgré la fatigue qui lui cisaillait le corps, malgré le froid et l’humidité qui s’infiltraient dans ses vêtements, songeant qu’ils n’en étaient qu’au premier jour de leur périple. Cet effort était en fin de compte un bien petit prix en comparaison de la satisfaction que ce serait d’honorer Shiva et la chance de contempler la fameuse grotte d’Amarnath et son temple, lieu où le dieu révéla à Parvati, son aimée, le secret d’immortalité.

D’un mouvement de la tête, Indira repoussa la longue natte noire qui la gênait dans sa marche et vint rejoindre son père et les autres Dalits (Intouchables). Elle déposa à côté lui le pot plein de riz qu’elle rapportait et déballa les crêpes fourrées au curry de poisson, puis s’accroupit pour lui masser les épaules. Dom Raja la saisit par le poignet et lui fit signe, en souriant, de s’asseoir. Il savait que même si sa fille était tout autant fatiguée que lui, elle ne le montrerait jamais.

Le père et la fille se partagèrent la nourriture, mangeant lentement, en gardant le silence. Une rumeur perpétuelle, grondante comme l’orage, les enveloppait - celle des milliers de pèlerins qui suivaient le même chemin qu’eux, régulièrement entrecoupée d’appels lancés par des hauts parleurs installés par les militaires, qui rugissaient en continu le nom de pèlerins ayant perdu leurs compagnons. Un des nombreux soldats indiens qui assuraient la sécurité de cet important pèlerinage religieux passa à ce moment là tout près de leur tente, son arme à l’épaule. Ils étaient des milliers à sillonner ainsi les montagnes pour s’assurer que tout allait bien, et la simple manifestation de leur présence suffisait généralement à apaiser les esprits les plus agités. Le souvenir du massacre perpétué un an auparavant était encore très marqué dans les esprits et les autorités Cachemiriennes avaient fait tout leur possible pour assurer une totale sécurité aux pèlerins cette année là, notamment en renforçant la présence de l’armée.

La température avait dégringolé depuis le coucher de soleil. Indira et son père se serrèrent l’un contre l’autre pour se réchauffer. Une dizaine d’autres personnes se partageaient le petit espace de toile Dom Raja sortit une épaisse couverture en laine du sac qu’il avait emporté et la drapa autour des ses épaules et de celles de sa fille. Ils finirent par s’endormir blottis dans les bras l’un de l’autre..

Indira s’éveilla la première, à l’unisson avec le soleil qui pointait son nez timidement au dessus des montagnes et formant un vague halo blanchâtre à l’horizon de la grisaille nocturne. Elle se dégagea doucement et couvrit son père, encore endormi, de la couverture. Un froid cinglant régnait toujours à l’extérieur, elle se résigna néanmoins à l’affronter, suivant d’autres personnes en quête d’un peu d’eau pour faire sa toilette.

Des pompes hydrauliques manuelles, qu’activaient inlassablement deux hommes relayés de temps à autres, avaient été installées par l’armée. Patiemment, Indira prit sa place dans la file d’attente et saisit la bassine qu’on lui tendait – chaque pèlerin en recevait une qu’il était sensé rapporter après usage. Elle la remplit à la pompe, la maintenant à deux mains sous le jet d’eau glacé. Elle s’éloigna en portant la bassine sur le côté, calée contre sa hanche droite et gagna un coin tranquille où elle s’assit. Elle commença par faire couler un filet d’eau fraîche sur son visage qu’elle essuya avec un pan de son sari. Puis elle lava bras, épaules, et cou, avant de remonter un peu le jupon de coton sous son sari pour passer de l’eau sur ses jambes couvertes de poussière, souvenir de la marche de la veille. Elle esquissa une moue douloureuse, ses pieds la faisaient un peu souffrir. Indira était accoutumée à marcher pieds nus depuis l’enfance, mais on était bien loin des familières ruelles en terre battue de Bénarès. Ici, tout n’était que rocaille, cailloux et poussière qui se transformait en boue sous le passage des milliers de pèlerins… Elle entreprit de se bander les pieds, le temps que l’inflammation passe, puis rangea tout ce qu’elle avait sorti de sa sacoche et repartit à la pompe chercher de l’eau pour son père.

Chemin faisant, son oreilles fut attirée par les psalmodiations d’une prière islamique. Curieuse, elle se faufila derrière des tentes et découvrit des hommes réunis entrain de prier en direction de la Mecque. Il s’agissait des musulmans – soldats, colporteurs, cuisiniers, porteurs… - dont la présence enveloppait comme un cocon, protecteur et oppressant en même temps, le pèlerinage des Hindous. Indira n’avait rien contre eux, mais il était vrai que la peur était présente chez la plupart des pèlerins, palpable même. Elle s’était senti horrifiée et bouleversée quand elle avait appris l’an passé que cette célébration joyeuse avait fini en bain de sang pour une dizaine de personnes, mais cela ne l’avait pas découragé, pas plus que son père. La jeune femme les regarda encore quelques secondes, puis s’esquiva en les voyant se relever. Le Soleil était visible au trois-quarts dans le ciel, la première prière s’achevait, on retournait aux tâches du quotidien.

Mais le quotidien n’en était pas réellement un pour tous ces hommes qui se retrouvaient ainsi réunis dans cet endroit hors du monde - hors de leur monde - sympathisant avec des gens venant des quatre coins du pays (voire du monde) et qu’ils ne reverraient jamais ; en côtoyant d’autres sur lesquels ils n’auraient même jamais daigné poser le regard en temps normal. Des personnes comme elle, Indira… La jeune femme savait ce que cela signifiait, être méprisée, et pas pour un quelconque crime qu’elle aurait pu commettre, simplement pour être née Dalit. Elle repensa à sa défunte mère qui avait tout abandonné, passé et honneur, par amour pour Dom Raja… « Ma » était née à Madras, dans l’Inde du sud, au sein d’une respectable famille de riches commerçants. Elle était venue à Bénarès avec ses parents pour la crémation de la grand-mère, et avait rencontré Dom Raja au moment des pourparlers sur le prix du bois du bûcher. Elle n’était plus jamais repartie, sachant pertinemment qu’en agissant ainsi elle faisait un adieu irrévocable à sa famille. Indira était la seule enfant née de leur union, seule véritable lumière d’une vie bien sombre, et ce même si la famille ne manquait pas d’argent.

En grandissant, la petite fille espiègle avait laissé place à une jeune fille songeuse, et de plus en plus triste. Quand elle marchait dans les rues de Bénarès, ce n’était plus le mépris qu’elle voyait dans les regards qu’on lui jetait, mais la peine de ses parents. Elle s’était alors convaincue que la seule façon d’apaiser la douleur de ses parents étaient de gagner cette respectabilité pour laquelle ils s’étaient tant battus avec insuccès hélas… Ma était morte alors qu’Indira allait avoir seize ans. Depuis elle avait pris le relais de sa mère et protégeait son père dont le moral était au plus bas après le décès de son épouse.

Le pèlerinage faisait temporairement sauter les verrous de la trop rigide organisation sociale indienne qui avait si longtemps accablé cette famille qui aurait pu être heureuse sans cela. Le rêve secret d’Indira se matérialisait sous ses yeux émus. Ici l’on pouvait croiser des riches, des pauvres, des dalits, des brahmanes, des hommes, des femmes, et une masse impressionnante de sâdhus, le tout protégé par des soldats presque tous musulmans… Les autochtones, loin de se montrer agressifs, étaient toujours les premiers à aider. La véritable menace était tapie dans les montagnes, sous la forme de bandes armées entraînées à mourir pour leur cause et qui savaient parfaitement se fondre avec la nature. Ce rassemblement d’une centaine de millier d’hindous était une proie de choix pour les rebelles séparatistes.

Indira dévala la pente en trottinant, essayant de ne pas renverser l’eau de la bassine - mais quelques gouttes s’échappèrent, tombant sur ses pieds - et elle rentra sous la tente. Son père la remercia et elle le laissa se préparer tranquillement tandis qu’elle allait chercher un peu de nourriture qu’ils mangeraient en chemin. Elle marcha d’un pas léger jusqu’aux gargotes légères qui avaient été édifiées sur le bord de la route le temps du pèlerinage, mais une fois parvenue devant, elle s’arrêta avec un froncement de sourcils songeur. Le jeune homme qui l’avait servi la veille revenait troubler ses pensées, et plus exactement la façon qu’il avait eu de chercher à croiser son regard. Quel insolence… ! Elle rougit presque de honte en y repensant. Les hommes étaient-ils tous ainsi ici ? Une crainte la saisit, semblable à une crampe à l’estomac. Elle fit mine de l’ignorer mais son cœur battait un peu plus vite que d’habitude… L’indienne finit par pousser un soupir et jeter sa main en l’air vers le ciel, l’air de dire « je m’en remet au choix des dieux », puis elle pénétra dans l’une des gargotes voisine de celle où elle s’était rendue la veille. Tout se passa sans anicroche et Indira en vint à se dire qu’elle avait peut être exagéré la situation la veille.
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steffi
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MessageSujet: Re: Masha Allah   Masha Allah I_icon_minitime27.05.09 23:20

belle histoire
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charokhiya

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MessageSujet: Re: Masha Allah   Masha Allah I_icon_minitime28.05.09 2:07

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merci pour l'objet
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Némésis
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MessageSujet: Re: Masha Allah   Masha Allah I_icon_minitime31.05.10 15:54

Merci pour les comm's !!
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MessageSujet: Re: Masha Allah   Masha Allah I_icon_minitime

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