J'ai commencé un blog qui va parler de l'Inde et du cinéma Bolly entre autres choses
http://nemesis86.kazeo.com/ (il est encore "en travaux" lol)
Je met ici mon premier article !
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Le cinéma Indien – INTRO GENERALE -
Née en 1912, la production cinématographique indienne, qui est la plus importante au monde numériquement parlant, se chiffre par centaines de films chaque année.
Une grosse partie de cette production est concentrée sur les studios de Bombay – popularisés sous le nom de Bollywood (nom né d’un amalgame entre Bombay et Hollywood), néanmoins le cinéma indien ne se limite pas à cette dénomination puisqu’il existe également une importante industrie du film Tamoul dans le Sud de L’Inde (Kollywood), et un cinéma Telugu (Tollywood) - entre autres. Le cinéma d’auteur est illustré par les œuvres de Deepa Metha (La Trilogie Fire – Earth – Water) ; Mira Nair (Salaam Bombay ou Monsoon Wedding) ; Mani Ratman (Bombay) entre autres.
Ce cinéma, hélas très sous représenté en France (alors que dans des pays aussi proches que l’Allemagne, il profite d’une notoriété nettement plus importante) est réellement singulier et à voir ne serait-ce au moins qu’une fois. Parce que généralement Bollywood, on adore ou on déteste.
Beaucoup de gens critiquent le cinéma indien pour son côté " kitsch " et son manque d’intellectualisation mais ce que ces gens n’ont pas compris c’est que Bollywood c’est un cinéma du cœur, du moins c’est ainsi que je le ressens. Je ne suis pas du vraiment le genre à penser du bien des mariages arrangés, pas plus que je ne suis une personne " religieuse " - je suis agnostique – je me considère comme pleinement de mon temps et mon état d’esprit laïc et émancipé est probablement très typique de celui de beaucoup de filles de mon âge en France – Or le cinéma indien est bourré de valeurs familiales et religieuses (amour des parents, respect de la parole de l’aîné, sacrifice de soi)… De quoi me faire fuir à toutes jambes à priori ! ! !
Eh bien non ! J’adore le cinéma indien et toutes ces valeurs qu’il véhicule sont justement l’une des raisons qui justifient mon amour pour ces films. Elles peuvent sembler ridicules, vieillottes, ou incompréhensibles pour nous autres occidentaux mais de la façon dont ils les mettent en scène, c’est fascinant et je dirais même plus rassurant. Un film Bollywoodien c’est comme un baume qui fonctionnerait contre toutes les blessures ! C’est un voyage hors du temps, une pause, bien loin des soucis du quotidien.
Bollywood comporte des éléments absolument typiques que l’on ne retrouve plus vraiment dans le cinéma occidental (vous vous souvenez d’un film hollywoodien où l’on voit le héros participer dans son quotidien à un culte religieux quelconque (musulman, catholique, Protestant, orthodoxe…) vous ? Moi pas vraiment en dehors peut être de films qui traitent justement spécifiquement de la religion, et en un sens c’est sans doute préférable, parce que filmer James Bond à la messe ne serait sans doute pas des plus captivant pour le public…
Si l’Inde peut se permettre ce tour de force c’est avant tout lié à sa culture séculière et à son regard sur le monde qui a empreint la religion et est empreint de cette même religion. Un regard d’amour et de tolérance qui permet notamment à l’Islam et à l’Hindouisme de cohabiter à l’écran (Veer-Zaara par exemple) quand des hommes se déchirent dans de sanglants conflits à la frontière Indo-pakistanaise. On ne compte plus le nombre de films contant des histoires d’amour Islamo-hindou (Jodhaa-Akbar), et les acteurs eux-mêmes sont des deux confessions. Shahrukh Khan, pour n’en citer qu’un, est un musulman qui joue un hindou amoureux d’une musulmane dans Veer-Zaara, film magnifique qui montre que les hommes, même de confession différente, peuvent s’entendre sur cette terre et partager bien des choses !
Ces films sont comme une petite lucarne qui nous permettrait de partager les rêves, l’imaginaire et les espérances de ce peuple. C’est une ouverture sur une autre civilisation, un autre mode de pensée, qu’offre le cinéma indien – Bollywood ou pas. Alors bien sur, cela nécessite des efforts de notre part pour comprendre ce message qui nous est transmis, et plus encore pour l’accepter sans chercher à le juger à l’aune de notre vision des choses. Oui, si l’on regarde un film avec un regard d’occidental, ça va nous sembler kitsch et bizarre cet indien qui court cheveux aux vents en chantant son amour à une belle jeune fille au pieds des pyramides alors que deux minutes plus tôt ils se promenaient dans une fête foraine en Inde (K3G) mais une fois encore c’est un cinéma très codifié auquel on a affaire – il ne faut pas voir les chansons comme des clips décoratifs, ils ont une fonction dans la narration (quoi que ça se perd un peu et c’est vraiment dommage) - et il faut chercher à comprendre plutôt que de tout rejeter en bloc au premier coup d’œil. Les premières fois que j’ai regardé des films indiens, j’ai moi aussi eu besoin d’un temps d’adaptation (et même aujourd’hui il y a certaines scènes qui me font bien rire) mais en faisant l’effort de s’intéresser à la culture, je pense que l’on a beaucoup à gagner au contact de ce pays et de son cinéma – à commencer une plus grande ouverture d’esprit.
Pour résumer, Bollywood n’est pas kitsch comme on se plait si souvent à le dire, c’est juste qu’il faut s’habituer aux codes qui structurent ce genre de film. Après c’est une question de goûts : On aime ou on aime pas les acteurs, la musique…
Et bien sur, comme dans toute industrie cinématographique il y a du bon et du moins bon, mais qu’on arrête les généralités stupides sur ce cinéma, pitié !
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