SHAHRUKHFAN 1er Fan-Club français de la star indienne Shahrukh Khan. Le meilleur de SRK est sur Shahrukhfan.superforum.fr. |
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| Ma fanfic (Heaven On Earth) | |
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+4Anne devani TyaleeShah Némésis 8 participants | |
Auteur | Message |
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Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Ma fanfic (Heaven On Earth) 17.04.08 13:15 | |
| J'ai écris en partie une histoire - une fanfic basée sur le concept d'immortalité tel qu'on le voit exposé dans la série Highlander et dans les films - et mon héros est "incarné" sous les traits de notre Shahrukh Khan (et inspiré partiellement de Devdas pour le caractère) donc je me demandais si je pouvais la publier ici ?
En gros voilà le synopsis de mon histoire pour que vous ayez une meilleure idée : Le héros, Devendra Mukherjee (SRK), est un immortel d'origine Tibétaine.
A la base il est né au 7è siècle AD et à l'époque portait le nom de Songtsen Gampo, premier roi à unifier le Tibet, ainsi qu'à donner une langue et à introduire le bouddhisme dans son royaume ntmt sous l'influence de son épouse, une princesse chinoise qu'il a énormément aimé (tout est véridique j'ai fais des recherches poussées). Mais il a connu ce qu'on appelle sa "première mort" dans l'univers Highlanderien de façon brutale et est devenu immortel. Tout cela sera raconté sous forme de flash back.
La partie "active" de mon récit se déroule dans les années 1950. Devendra vient de regagner le Tibet après des années de voyage et il découvre son pays nouvellement soumis au joug chinois et il va décider d'entrer dans une lutte active... (mon histoire est d'actualité lol)
Parallèlement il y aura une histoire d'amour très compliquée avec une jeune femme qui ressemble trait pour trait avec l'épouse qu'il a perdu quand il était Roi...
C'est un peu dur à résumer lol mais j'ai fais de mon mieux Si je peux mettre cette histoire ici, je ferai un topo sur la notion d'immortalité dans Highlander pour clarifier les choses, et sur les règles qui régissent la vie des immortels.
Outre Shahrukh, il y aura apparition de madhuri Dixit, Shu Qi, Tony Leung Chu Wai, Leslie Cheung, Maggie Cheung etc D'ailleurs ma bann porte sur ma fic lol
Dernière édition par Némésis le 04.02.09 21:05, édité 1 fois | |
| | | TyaleeShah Membre d'Elite
Nombre de messages : 1724 Age : 40 Lieu : Guadeloupe Job : Assistante d'éducation Hobbies : Bollywood, SRK, Dvdphile, Automobile, Cuisine... Date d'inscription : 08/12/2006
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 17.04.08 17:40 | |
| Ca a l'air super!!! Je t'encourage dans ton écriture!!!! | |
| | | devani ADDICTED
Nombre de messages : 520 Age : 39 Lieu : Algerie Job : professeur de français Hobbies : bollywood, apprendre l'hindi et admirer mon baadshah shahrukh khan et biensur supporter nos bogosses de l'EN algérienne Date d'inscription : 29/02/2008
| | | | Anne Membre d'Elite
Nombre de messages : 626 Lieu : ça depend! Job : à la recherche du bonheur Hobbies : SRK, lecture, cinéma Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 17.04.08 20:42 | |
| Némésis, Ton histoire m'intrigue donc elle m'intéresse! En fait je ne vois pas trop le lien avec SRK mais pourquoi pas! Je ne l'avais jamais immaginé dans un contexte pareil et je trouve cela très intéressant! Un peu de nouveauté ne nous fera pas de mal! Je serai ravie de lire la suite! Au fait j'ai quelques questions: C'est quoi une fanfic? fan fiction? fiction de fan? ou fiction fantastique? Et une bann? Et une fic? | |
| | | Eliahji Bras droit de SRK!
Nombre de messages : 5432 Age : 55 Lieu : Dans le coeur de Shahrukhji! Job : SRK Hobbies : SRK Date d'inscription : 17/09/2006
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 17.04.08 21:13 | |
| Epatant j'avoues que tu m'en bouche un coing!!!!!
Vivement que je puisse te lire....
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| | | Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 17.04.08 23:32 | |
| Que de questions et d'encouragements, je vous remercie tous et toutes !! En fait l'histoire est déjà débutée depuis un moment et j'ai mis en ligne une partie sur d'autres forums que je fréquente mais je mettrai le début ici sous peu promis ! - Citation :
- En fait je ne vois pas trop le lien avec SRK mais pourquoi pas
En fait le lien est que je l'ai choisi pour incarner physiquement mon héros, j'aime bien prendre des acteurs que j'aime bien pour mettre en image/concrétiser mes personnages, des fois ça peut même m'inspirer. Ici en fait c'est après avoir vu Devdas que je me suis dit que ce personnage avait un sacré potentiel et j'ai commencé à réfléchir à une histoire à travers laquelle je pourrais l'exploiter. Et ça a donné comme résultat ma fic. - Citation :
- C'est quoi une fanfic? fan fiction? fiction de fan? ou fiction fantastique?
une fiction de fan en effet lol c'est à dire reprendre un univers préexistant (série, film, dessin animé, roman etc) et faire ton histoire avec les persos originaux ou les tiens (moi je créée les miens en général)). Ici c'est une fanfiction Highlander, mais surtout parce que j'adore exploiter le concept d'immortalité qui me permet de faire des passages à divers périodes de l'Histoire (j'adore l'Histoire ce n'est pas pour rien que j'étaudie l'archéologie ^^). En ce sens ça va ressembler un peu aux films indiens puisqu'il y aura pas mal de flash back lol L'histoire abordera ntmt des thèmes de la religion par rapport à l'immortalité - peut on encore croire au Divin quand on est immortel ntmt... (je précise que je suis Agnostique) et il y aura une big love story ! Bann = bannière fic = fiction, diminutif de fanfic Si ca vous plait, faites un gros tapage médiatique (vous savez un "buzz") et comme ça Hollywood en fera un film et on forcera le producteur à embaucher Shahrukh (*dit la fille qui fantasme totalement lol*)... | |
| | | Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 17.04.08 23:45 | |
| Allez je vous met les prémices : HEAVEN ON EARTHDisclamer : Highlander est une franchise Panzer-Davis et je ne gagne aucun argent avec cette fic. Résumé :C'est une grande et belle (et triiiiisteuuu) histoire d'amoooooooooour (j'en avais envie ) qui se déroule entre les années 1950 et les années 90, période durant laquelle un homme et une femme vont se croiser à plusieurs reprises, tentant - chacun à sa manière - de se faire aimer de l'autre. Mais rien n'est simple en ce bas monde... surtout quand on est immortel Note de l'auteur : Ce récit conte l'histoire d'une double quête, celle d'un amour qui pour s'accomplir devra passer outre des différences culturelles et celle de l'acceptation de la perte. C'est aussi l'histoire d'un homme à la poursuite de sa propre humanité, et d'une femme en quête d'identité... ********** Bref résumé des quelques points basiques qu'il est préférable de connaitre pour comprendre certaines réactions ou actes de mon récit : - On ne devient immortel que si l'on est " pré-immortel" et seulement après avoir connu une mort violente (en qque sorte le prix de l'immortalité, c'est la vie lol cynique non ?! ). - Les jeunes immortels abandonnent leur vie passée et sont formés par des mentors (d'autres immortels plus âgés). Evidemment les mortels ne sont pas au courant de l'existence des immortels et ces derniers cachent ce qu'ils sont. Ils mènent en général une vie comme tout le monde (sauf exception). - Les immortels se combattent pour " le prix" qu'obtiendra le dernier immortel vivant, car les immortels peuvent mourir "définitivement" mais seulement par décapitation. Lorsqu'un Immortel est tué, son adversaire reçoit sa puissance et son essence à travers un processus mystique connu sous le nom de « Quickenning ». - Ils ne peuvent avoir d'enfants et ont été adopté. Ils guérissent rapidement de presque n'importe quelle blessure, ils ne vieillissent pas, et ils peuvent ressentir la présence d'un autre Immortel par un bourdonnement interne (appelé « Buzz ») qu'ils ressentent lorsqu'ils sont à proximité les uns des autres.Un immortel meurt des mêmes causes violentes qui peuvent tuer un mortel, mais contrairement au mortel, il peut se régénérer et ressusciter. ********** PERSONNAGES : (fiches encore inachevées) DEVENDRA MUKHERJEE, (609 ?-…) Connu autrefois sous le nom de Songtsen Gampo, fondateur du Royaume du Tibet - Surnom : Dev’ (comme dans devdas lol) - Immortel - - Nationalité : Tibétaine, puis indienne. - Caractère : Valeureux et combatif comme le guerrier ; fier et ombrageux comme l’aristocrate. Parfois entêté ainsi qu’impulsif. Autrefois passionné, il est devenu plus réservé avec le temps. Attache beaucoup d’importance à l’honneur et pardonne difficilement. Très exigeant avec les autres. Amer depuis qu’il est devenu immortel. Colérique par moments mais toujours sincère. Nostalgique. - HISTOIRE : Prince Tibétain, Songsten Gampo prend Wengchen, princesse chinoise de la Dynastie Tang comme épouse pour des raisons diplomatiques. Tous deux ne tardent pas à tomber amoureux l’un de l’autre mais les combats éloignent Songsten qui s’en va guerroyer longuement pour étendre les limites de son royaume. Une fois les frontières stabilisées, il fonde Lhassa où il installe son palais et goûte a un peu de quiétude jusqu’à ce que les troubles reprennent. - Première mort : Connaît sa première mort lors d’un combat. (à préciser) INARRA ZHAO (1938 – ...) - Surnom : June (?) - Pré-immortelle - Nationalité : Chinoise - Caractère : D’une nature douce et généreuse Inara est travailleuse et volontiers à l’écoute des autres. Elle reste souvent sur sa réserve et cache bien ses émotions mais ne manque pas de courage. Très sensible, elle sait apaiser les gens. Son innocence lui créera parfois des problèmes. En dépit de son humilité, elle a sa fierté qu’elle ne laisse pas piétiner. - HISTOIRE : Née à Hong Kong en 1938, Inara grandit au sein d’une famille modeste mais unie, qui s’agrandit au fil du temps. Alors qu’elle a 13 ans, ses parents meurent suite à une épidémie. Son frère aîné, Chen, devient le chef de famille et entre dans l’armée Rouge où il fait carrière comme officier. Inara apprends à lire et à écrire, ainsi que l’histoire de son pays et d’autres choses grâce à son grand frère. Ce dernier, muté à Lhassa au Tibet, emmène sa famille là bas et y meurt lors d’une émeute. Inarra se retrouve alors seule pour élever ses 7 frères et sœurs, et est poussée à certaines extrémités pour assurer la survie de sa famille.... Voilà pour le moment, je précise que j'ai fais de mon mieux pour coller à la vérité historique ! ^^
Dernière édition par Némésis le 05.02.09 22:33, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 18.04.08 2:46 | |
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| | | Anne Membre d'Elite
Nombre de messages : 626 Lieu : ça depend! Job : à la recherche du bonheur Hobbies : SRK, lecture, cinéma Date d'inscription : 06/04/2007
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 18.04.08 4:20 | |
| - Némésis a écrit:
- :
AT THE EDGE OF THE WORLD
Note de l'auteur : Ce récit conte l'histoire d'une double quête, celle d'un amour qui pour s'accomplir devra passer outre des différences culturelles et celle de l'acceptation de la perte. C'est aussi l'histoire d'un homme à la poursuite de sa propre humanité, et d'une femme en quête d'identité...
Vivement la suite! | |
| | | Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 18.04.08 10:17 | |
| Voilà le début à proprement parlé (c'était juste une présentation avant mais merci ^^) : *********** CHAPITRE 1****** 1955, Lhassa, TIBET Assis au volant de sa voiture – belle cylindrée qu’il avait ramenée avec lui du « nouveau monde » - Devendra ne se lassait pas d’observer Lhassa et sa population qui s’activait encore malgré la pluie battante et le ciel crépusculaire… Sa ville, son pays, son peuple…. Des années qu’il les avait quittés et le retour s’annonçait sous les plus sinistres augures. Tout avait changé ici, irrémédiablement, mais il n’arrivait pas à se résigner à cet état de fait. Il s’était pourtant cru préparé à cela - le changement - compte tenu de l’occupation chinoise qui durait depuis cinq ans déjà et dont il avait suivi l’écho à travers la presse britannique ; mais si sa raison le poussait à accepter la réalité des choses aussi dure fut-elle, son cœur lui se soulevait face à la vision de sa capitale ainsi envahie d’étrangers, d’envahisseurs…- et de son peuple oppressé. Décidé à regagner l’une des artères principales de la ville, il fit démarrer d’un coup sec le moteur de son véhicule et circula lentement dans les rues étroites, inadaptées au passage d’un véhicule motorisé. La misère et la violence, présentes ici au moindre coin de rue, contrastaient douloureusement avec le souvenir qu’il avait gardé de cette cité si harmonieuse aux premiers temps de sa fondation, quand paysans et éleveurs vivaient en accord avec la nature et que chacun connaissait et respectait son semblable. A mesure que défilait sous ses yeux ce paysage « dénaturé », la colère gagnait peu à peu le cœur de Devendra. Ses mains crispées autour de son volant trahissaient cette rage contenue et, lentement, il sentit monter en lui un désir de vengeance. Peu importait qui payerait pour ca mais il devait faire payer aux Chinois… Un seul suffirait, un qui symboliserait tous les autres… Un soldat, ce serait parfait, quelqu’un de haut gradé évidemment… La ville en regorgeait. Ces soudards venaient tous à la capitale afin de consommer des filles et de l’alcool, apportant par-là même vices et dépravation dans cette ancienne cité sacrée. Il circula ainsi un bon moment, à la recherche de sa « victime sacrificielle », comme il l’avait baptisé avec ironie. Un sacrifice pour apaiser la colère des dieux… sa propre colère. Quelle vanité ! songea-t-il avec un sourire indulgent pour lui-même. La nuit tombante associée aux trombes de pluie qui s’abattaient sans interruption sur la ville rendaient sa tâche plus ardue. Chacun courait se réfugier à la chaleur de son foyer. Lui n’avait plus de foyer, nulle part où aller, personne pour l’attendre le soir au coin d’un feu ou avec qui échanger ses pensées… En vérité, il n’avait plus rien ici à part des souvenirs… Cette pensée redoubla sa colère et lui fit monter les larmes aux yeux... Quelques silhouettes féminines se dessinèrent à un embranchement de rue. Devendra venait de pénétrer dans un quartier où la prostitution était monnaie courante d’après ce qu’on lui avait dit. Les filles – des Chinoises pour la plupart amenées par camions de Chine comme du bétail – entraînaient leurs clients dans les arrière-salles de pseudo-salons de coiffure qu’on voyait se multiplier depuis quelques années. Devendra passa devant elles sans accorder un seul regard à ces filles « perdues » qui n’étaient rien d’autre qu’un instrument parmi tant d’autres employé par la Chine pour briser les valeurs Tibétaines et par conséquent l’esprit de résistance animant le pays. Il roula d’une traite, avant de donner un brusque coup de volant qui lui fit heurter un pilier, évitant de justesse une femme qui, protégée de la pluie par son ombrelle, venait de surgir en plein milieu de la voie. Cette dernière, le voyant arriver au dernier moment, avait fait un saut en arrière avant de se réfugier sur l’espèce de trottoir. Elle s’y tenait à présent, frémissante. Son ombrelle avait roulé tout près du véhicule et, visiblement effrayée par l’engin – ou le conducteur ? – elle n’osait s’approcher pour la ramasser. Un peu secoué, Devendra s’extirpa du véhicule et avala de grandes bouffées d’air frais. De fort mauvaise humeur, il passa une main sur son front et y découvrit un peu de sang et une bosse, puis fit le tour de la voiture et fixa d’un regard noir l’énorme éraflure qui ornait à présent le capot. Il vit l’ombrelle qui gisait à terre, la ramassa. L’objet n’avait pas subi de dommage. Il fit quelques pas hésitants vers la femme qui resta sa réaction. Sans mot dire, il s’approcha encore et lui tendit l’ombrelle qu’elle prit. Il distingua son visage à la lueur d’un éclair qui zébra soudain le ciel, c’était une jeune chinoise – qui plus est une prostituée comme trahissait l’épaisse couche de maquillage qui « ornait » son visage. Cette double constatation lui glaça le sang. La jeune fille baissa les yeux, comme si elle souhaitait se dérober à son regard. Bien qu’écœuré par cette fille – ses longs cheveux noirs, ce teint blanchi, ses lèvres peintes d’un rouge vif, ses yeux rehaussés de noir… - aussi bien que par tout ce qu’elle représentait, Devendra tendit la main vers elle sans savoir pourquoi et la jeune Chinoise – après avoir légèrement sursauté – prit cette main. Elle voulut l’emmener vers un local sordide où il s’imagina qu’elle devait officier mais il la retint fermement, avant de l’entraîner jusqu’à sa voiture où elle prit place à côté de lui. Il fit ronronner le moteur et s’élança dans la nuit, faisant sursauter la jeune fille visiblement peu habituée à ce genre de moyens de transport. Devendra ne se reconnaissait pas à cette seconde mais ne songea pas à s’arrêter. Aucun mot ne fut échangé au cours du trajet qui les conduisit à l’hôtel où Devendra avait temporairement élu domicile. Il s’agissait d’un ancien palais reconverti en hôtel de luxe suite au massacre de ses propriétaires par les Chinois cinq ans plus tôt. Devendra s’y était tout de suite senti à son aise, heureux de retrouver un peu de « son » Tibet entre ces murs miraculeusement préservés de l’usure du temps. Devendra descendit de véhicule et, toujours suivi de son étrange compagne, pénétra au sein du Palais. Le silence régnait en maître ici. Seul un serviteur – vieux tibétain au visage ridé - était encore debout à cette heure tardive pour les accueillir. Il demanda à « Monsieur » s’il souhaitait manger quelque chose, ce à quoi Devendra répondit par la négative avant de changer d’idée – découvrant à la lueur des bougies la maigreur de la jeune fille – et de demander au serviteur de lui monter ce qu’il trouverait. Le serviteur acquiesça et s’esquiva. Devendra s’approcha de la Chinoise. Cette dernière était visiblement émerveillée face à tant de beauté et de richesses. Ils montèrent en silence le grand escalier en pierre qui menait à l’étage. Ayant longé une coursive de bois qui faisait le tour du patio, Devendra et la jeune femme pénétrèrent dans les appartements privés du Tibétain. Il s’agissait d’un ensemble de pièces constitué d’une immense chambre, d’un petit salon qui faisait office de bureau, d’une véranda qui donnait sur un jardin et, comble du luxe, d’une salle de bain privée. Tout ici était meublé dans un style traditionnel, somptueux mais duquel émanait une solennité impersonnelle induisant une certaine froideur. Devendra emmena la Chinoise à la véranda où elle s’assit sur un petit sofa, les bras croisés, une jambe repliée sous elle. Devendra entreprit de faire un feu dans la cheminée pour chasser le froid des lieux. Le serviteur ne tarda pas à réapparaître, un plateau couvert de victuailles dans les mains. Il le déposa sur la table et s’esquiva en silence. Devendra observa à partir de là chaque geste de la jeune fille. La lumière jaunâtre du feu créait un jeu d’ombres donnant à chacun de ses mouvements un caractère exponentiel. Il nota la façon dont ses épaules s’étaient contractées à l’apparition de la nourriture. Elle tourna la tête vers lui, mais il baissa les yeux peu désireux de rencontrer le regard de cette « fille » et lui dit de manger ce qu’elle voudrait. Elle se jeta sur la nourriture, visiblement affamée. Devendra se leva et, après s’être assuré que la porte de ses appartements était verrouillée, alla se changer dans sa chambre. Il se défit de ses vêtements trempés – son costume à l’occidental qu’il n’avait pas quitté depuis son arrivée, la veille – et sécha ses courts cheveux sombres avec une serviette. Il enfila un pantalon de toile claire et une casaque, vêtements confortables et chauds. Quand il reparut, la jeune femme s’immobilisa et le contempla d’un regard admiratif, juste avant de contempler d’un œil désolé ses propres vêtements, une simarre délavée aux longues manches, détrempée d’eau. Il la prit par la main, encore une fois et l’emmena dans sa salle de bain où il la laissa faire quelques ablutions et se laver les cheveux. Il s’était assis dans un fauteuil près du feu quand elle reparut. Elle avait revêtu une longue simarre qu’il avait déposée dans la salle de bain pour elle. Devendra leva un regard fiévreux et songeur vers la femme. Elle lui apparut plus jeune qu’il ne se l’était cru jusque là, 16 ou 17 ans peut être… Il reposa le livre qu’il avait en main et se leva. Elle baissa les yeux alors qu’il s’approchait d’elle. Il l’effleura sans s’arrêter et elle le suivit, toujours les yeux baissés. Devendra s’assit sur son grand lit, elle s’assit à côté de lui. Il dénuda une de ses épaules et déposa un baiser au creux de son cou, ce qu’elle le laissa faire sans bouger, le regard fixé sur le mur. Il se redressa, saisi d’un brusque sursaut de conscience. Que faisait-il donc là ? Qu’est-ce qui lui prenait de faire venir cette moins que rien dans son refuge, cette Chinoise…. ?! Inconsciemment son désir de vengeance l’avait-il poussé à cette extrémité de faire d’elle sa « victime sacrificielle » ? Dégoûté par lui-même et cet avilissement, il se redressa brusquement et voulut chasser la jeune fille des lieux. Celle-ci pleurant, s’accrocha à son bras et le supplia de ne pas faire cela. Elle avait besoin de cet argent pour sa famille. De rage, Devendra la fit tomber alors qu’ils se tenaient près de la cheminée. La jeune fille poussa un cri. Devendra, reprenant le contrôle de lui-même, voulut l’aider à se relever. Elle tenta de le repousser, effrayée. Ce faisant, il distingua très nettement les traits de son visage à la lueur du feu et resta comme paralysé. Il crut bien que son cœur allait cesser de battre à cette seconde… A suivre.... | |
| | | TyaleeShah Membre d'Elite
Nombre de messages : 1724 Age : 40 Lieu : Guadeloupe Job : Assistante d'éducation Hobbies : Bollywood, SRK, Dvdphile, Automobile, Cuisine... Date d'inscription : 08/12/2006
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 18.04.08 19:08 | |
| J'ai pas encore lu mais j'espère que cette partie du forum es vérouillé et ke personnete pikera ton histoire!!!!! | |
| | | Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 18.04.08 20:11 | |
| Je crois que oui mais de toute manière il faudrait réecrire pas mal de choses avant de penser à éventuellement la publier lol (notamment enlever toute mention avec Highlander). | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 19.04.08 2:10 | |
| Et je reste sur ma faim moi la suite, la suite, la suite franchement tu est tres douée continue t'as de l avenir dans ce metier |
| | | Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 19.04.08 11:47 | |
| Contente de savoir que tu as aimé !! merciii ^^ La suite bientôt c'est promis ! (lundi ou mardi) | |
| | | Basudha12 Membre d'Elite
Nombre de messages : 6405 Age : 39 Lieu : Millau sinon à Bombay pendant les vacances (lol) Job : recherche un emplois et en formation Hobbies : fan de srk 7 jours/7 et 24h/24, cinéfil de film hindie. Date d'inscription : 06/10/2007
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 13.07.08 15:42 | |
| Créé des fanfic c'est bien une bonne idée, la tienne est génial, mais faut il encore pouvoir mettre ces idées en forme lol ! En tout cas génial j'ai adoré | |
| | | Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 21.10.08 20:03 | |
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| | | Jiliane FAN MODERE
Nombre de messages : 78 Age : 59 Lieu : lyon Hobbies : cinéma-musique-littérature, indien of course! Date d'inscription : 19/09/2007
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 23.10.08 11:43 | |
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| | | Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 23.10.08 13:36 | |
| Merci beaucoup !! Je suis très flattée par ton commentaire ! - Citation :
- J'imagine très bien SRK dans le rôle de Devendra...
Eh oui lol j'ai écris le rôle rien que pour lui, si seulement ça pouvait l'intéresser ca serait le rêve lol Pour ce qui est de la suite, elle est en préparation (dans ma tête lol). J'ai peu de temps en ce moment pr écrire avec mes études et il faut dire que j'écris en parallèle plusieurs autres textes. Mais cette histoire me tient particulièrement à coeur. Je crois que quand je l'aurai fini, je la remanierai pour faire disparaitre les emprunts à Highlander (je pourrais m'inspirer du concept d'immortalité du Taoïsme à la place) et je serais bien tentée de l'envoyer à des maisons d'éditions... Qui sait? | |
| | | Némésis ADDICTED
Nombre de messages : 502 Age : 40 Lieu : Bientôt à Mumbai ! Hobbies : Ecrire, lire, rêver... Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 07.02.09 17:43 | |
| ça fait un bail, mais je me suis dit qu'il serait temps que je publie ici même toute la suite de cette histoire ! ***** Elle ne portait plus aucune trace de maquillage, et le masque de poupée de porcelaine avait laissé place à un visage aux courbes arrondies dans lequel se dessinaient deux longs yeux bridés d’une grande finesse et une bouche nacrée. La moindre parcelle du visage de la jeune femme – de ses traits très doux à ce grain de beauté juste au dessus de la lèvre en passant par le teint de rose - était similaires en tout point à celles d’un visage identifiable entre tous pour Devendra, et cela même si cette constatation paraissait parfaitement impossible, en toute logique. Le Tibétain se surprit à effleurer d’une caresse presque tendre la joue de la jeune Chinoise qui lui lança un regard déconcerté. Il retira sa main comme s’il s’était brûlé à une flamme et s’éloigna de quelques pas pour réfléchir. Fiévreux, il se rassit – la tête entre les mains comme s’il était en plein cauchemar - tandis que la jeune femme ramassait ses affaires et se dirigeait vers la sortie qu’elle trouva verrouillée. - Vous m’avez enfermée… ? ! Ouvre-moi, je veux partir maintenant ! ! s’exclama-t-elle au bord des larmes. Devendra surprit de la peur dans son regard. Il ne savait plus que faire. Se redressant, il s’avança mécaniquement vers la porte et sortit une clef de sa poche. Au moment où il allait l’introduire dans la serrure, il changea d’idée et s’immobilisa. - Tu as dit… Tu as dit que tu avais besoin d’argent n’est-ce pas ? ? murmura-t-il. Méfiante, la jeune fille acquiesça en faisant une espèce de moue. - J’ai de l’argent… beaucoup, continua-t-il. Elle jeta un regard angoissé vers la couche, et fronça délicatement des sourcils. - Et je ne te demanderai aucune faveur intime si c’est ce qui t’inquiète, acheva-t-il en saisissant la moindre des expressions de son regard. - Pourquoi me payeriez vous alors ? - Tout ce que je désire, c’est de voir ton visage… - Mon visage ? ! Qu’a-t-il donc de si particulier... ? s’étonna-t-elle en portant presque spontanément ses mains à ses tempes. - Ca me regarde…. De plus tu devras me jurer de ne plus vendre tes charmes à qui que ce soit d’autre c’est entendu… ? ! - J’ai besoin d’argent… objecta-t-elle doucement. - Je t’ai déjà dis que j’en avais suffisamment… Je veux ta réponse maintenant ! Elle sembla peser le pour et le contre, puis accepta visiblement à regret. Elle alla se rasseoir à sa demande et il s’installa à une certaine distance d’elle, appuyant sa tête sur sa main pour la contempler. Elle essaya d’entamer la discussion avec lui, mais il préférait visiblement le silence aussi finit-elle par s’endormir dans le fauteuil où elle se trouvait. Devendra la porta jusqu’au lit où il la coucha avant d’aller dormir ailleurs… Le lendemain, quand la jeune Chinoise s’éveilla, elle était seule dans le luxueux appartement. Un bon petit déjeuner l’attendait dans la véranda, ainsi qu’une bourse pleine de monnaies visiblement déposée à son attention. Elle tendit la main et la saisit avec hésitation. A côté se trouvait un message indiquant un certain jour et une certaine heure. Ayant tout empoché, elle quitta discrètement la demeure et regagna son foyer. Ce genre de petits rendez-vous se répéta, et Devendra et la jeune fille nouèrent une relation très étrange. Ils se voyaient fréquemment mais conversaient rarement l’un avec l’autre, et le Tibétain ne voulut jamais rien savoir de la Chinoise, pas même son nom. Le silence aurait pu être pesant entre eux mais, curieusement, il ne l’était jamais. Ils sortirent quelques fois mais le Tibétain, ne supportant pas les regards des autres hommes sur sa compagne, décida qu’ils ne quitteraient plus l’enceinte de l’ancien palais. Ils y dînaient ou prenaient le thé, puis se promenaient dans le parc ou restaient assis en silence près du feu. La jeune Chinoise aimait contempler la pluie depuis la véranda le soir et, à ces moments là, Devendra la couvait d’un regard étrange… Pourtant chaque soir il la renvoyait sans remords à la rue. La jeune Chinoise quant à elle ne comprenait pas très bien ce qui lui arrivait – ni ce qui la poussait chaque soir à revenir en ce lieu - mais faisait comme si de rien n’était, se contentant d’agir comme on le lui demandait en échange de l’argent dont elle avait un besoin si pressant. Petit à petit elle apprit des choses sur son étrange client, à commencer par son nom - Devendra Mukherjee… C’était un riche homme d’affaires ou quelque chose du genre, qui rentrait de Londres où il avait vécu des années durant… Un soir, Devendra fit venir un coiffeur et une couturière, et bientôt la jeune Chinoise se retrouva bientôt dotée de toilettes splendides et de bijoux étincelants. Elle s’admira, le souffle coupé la toute première fois face au miroir, incapable de croire que la beauté qui lui faisait face c’était son propre reflet… Ses longs cheveux noirs avaient été tressés à la mode tibétaine en 108 nattes dans lesquelles avaient été plantées des broches en perles et en diamant. De longues boucles en argent pendaient à ses oreilles, et un collier de perles blanches ornait son cou. Elle se sentit belle pour la première fois de sa vie, mais aussi terrifiée comme jamais… Elle tourna le regard pétillant d’une enfant comblée vers Devendra et sourit mais, sentant le rose lui monter aux joues, détourna de nouveau le visage. Sa joie fut de courte durée : le même soir, Devendra lui dit qu’il désirait l’appeler Wengchen… Elle sentit son sang se glacer dans ses veines, mais hocha la tête pour donner son accord avant de gagner la véranda où elle demeura assise un long moment à regarder la lune, aux prises avec ses pensées… La Chinoise savait qu’il était dangereux de nouer des liens personnels avec un client, mais plus le temps passait et plus elle se posait de questions au sujet de celui-ci. Si ce qu’elle avait ressenti à son égard dans un premier temps était un mélange de peur animale et d’incompréhension profonde, à présent, elle n’était plus très sûre… Peut être à cause de certains regards qu’elle avait surpris ; peut être aussi parce que – il lui fallait l’admettre – il émanait un charisme presque animal de cet homme étrange… Pourquoi agissait-il de la sorte avec elle, à la fois cruel et attentionné, distant et protecteur, ombrageux et doux… ? A quoi rimait toute cette mascarade, ces vêtements, ces bijoux, cette coiffure, ce nom… ? Rien qui ne vint d’elle-même. Une autre, c’est ce qu’il voyait à travers elle – une autre femme ; la jeune fille en eut bientôt l’intime conviction. Cela n’aurait pas dû lui importer et pourtant, blessée dans son orgueil, elle arracha le collier dont les morceaux roulèrent à terre sans qu’elle y prêta attention. Elle retourna à l’intérieur et le reste de la soirée se passa sans autre accroc. Le lendemain, Devendra découvrit les fragments du collier le lendemain et les ramassa avec un air ennuyé… Il s’assit dans son fauteuil favori et fit sonner une clochette pour qu’on lui apporte une tasse de thé au beurre (boisson typique) qu’il prit tout en réfléchissant à sa situation. Près de deux mois s’étaient écoulés depuis la nuit où il avait fait cette rencontre qui avait tout changé à ses yeux… Un miracle… Mais il n’était plus si heureux qu’il l’avait espéré. Voir errer tous les jours dans le palais le fantôme de celle qu’on a aimé au-delà de tout ne remplit pas le vide d’un cœur, et a même plutôt tendance à rendre plus douloureuses les blessures qu’on croyait cicatrisées. Le silence avait contribué à prolonger la magie de cette vision, mais cette illusion était trop fragile pour le satisfaire longtemps un cœur aussi exigeant que le sien. Chaque jour dissipait un peu plus ce rêve dans lequel il s’était enfermé tandis que son caractère ombrageux reprenait le dessus. Cette fille n’était qu’une putain parmi tant d’autres… Las et étrangement lucide, il se dit qu’il avait commis une erreur en revenant au pays ; il n’avait plus rien à espérer ici… De plus en plus, il songeait à quitter le Tibet et à essayer de se reconstruire une vie totalement différente, sans aucune attache avec son passé. Sa détermination se trouva mise à rude épreuve le soir même alors que parut « Wengchen » toujours aussi ravissante. Ils se prêtèrent tous deux à un petit jeu dont chacun connaissait à présent bien les règles et les codes, mais en leur for intérieur, lui comme elle était mal à l’aise - pour des raisons pas si différentes qu’ils ne l’auraient cru finalement. Alors que la soirée touchait à sa fin, la Chinoise sursauta alors que Devendra lui passait le collier qu’elle avait arraché la veille autour du cou et le repoussa. Le jeune homme baissa les yeux et lâcha le collier qui tomba par terre. L’illusion s’était brisée en même temps que le bijou. - Vous allez partir ? murmura-t-elle, brisant un silence qu’elle ne supportait plus. - Comment le sais-tu ? s’étonna Devendra. La jeune fille haussa les épaules : - Je ne sais pas… une sensation inexplicable. - Oui je vais m’en aller… - A cause de moi… ? ne put-elle s’empêcher de le questionner. Parce que je refuse d’être Wengchen ? - Parce que tu ne l’es pas en dépit de tout, finit par répliquer Devendra d’un ton un peu sec. Et tu ne pourras jamais te mesurer à elle… ajouta-t-il avec une cruauté inconsciente. - Comment pouvez-vous en être si sûr ? ! protesta-t-elle en se mordillant la lèvre pour retenir les larmes qui montaient en elle. Vous n’avez même jamais essayé de me connaître pour ce que j’étais… - Tu es une prostituée et tu vends ton corps aux hommes contre de l’argent… Et puis tu es Chinoise. Je crois que ca résume tout. La Chinoise, mortifiée, aurait pu se défendre en lui disant que le soir de leur rencontre était la première fois de sa vie où elle s’était adonnée à cette activité honteuse ; qu’elle le faisait parce qu’elle se retrouvait seule, aînée d’une nombreuse fratrie dont elle devait assurer la subsistance depuis la mort de ses parents, et de celle de son frère aîné soldat de l’Armée Rouge tué ici, à Lhassa, quelques mois plus tôt au cours d’une révolte. Elle n’en fit rien et se contenta de dire : - Je m’appelle Inara Zhao, je suis née à Hong Kong, et je n’ai pas honte de ce que je fais, ni de ce que je suis. Je ne vous laisserai pas plus longtemps faire de moi ce pantin avec lequel vous vous plaisez à jouer… Elle le fixa du regard, un regard franc et sincère qui ne cherchait pas à provoquer, puis quitta les lieux tranquillement sans ramasser la bourse de monnaies qui l’attendait comme toujours dans la véranda. Devendra la laissa partir. | |
| | | Némésis ADDICTED
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| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 07.02.09 17:43 | |
| Les nuits qui suivirent s’écoulèrent avec lenteur pour Inara qui ne trouvait pas le sommeil. Le cœur battant, elle repensait sans cesse à ces instants à la fois étranges et merveilleux qu’elle avait passé au sein du palais, des souvenirs plus précieux pour elle que tout l’or du monde. Et puis il y avait ce visage qui hantait ses rêves dès qu’elle parvenait à s’endormir ; un visage d’homme aux traits forts et au teint brûlé par le soleil et le vent ; un visage que singularisait un nez un peu busqué ainsi qu’un regard brûlant d’un feu sombre dans lequel il était décidément plus dangereux de se perdre qu’elle ne se le serait imaginé… Devendra, lui, restait enfermé dans sa chambre dans une obscurité quasi complète et n’acceptait de recevoir presque personne. Il réfléchissait sérieusement à ce qu’il voulait vraiment et se remémorait sans cesse les dernières paroles de la jeune fille… - Inara… murmurait-il parfois… Et plus il se répétait ce nom, plus il apprenait à l’aimer… Il fallait qu’il en sache plus sur elle ! Un soir quelqu’un frappa à la porte de la modeste maison qu’occupaient Inara et ses frères et sœurs. Jin, un jeune garçon de 14 ans se chargea d’ouvrir. Il recula un peu, effrayé par l’étranger qui se tenait dans l’encadrement de la porte, un Tibétain d’une trentaine d’années solidement charpenté. Le cœur d’Inara ne fit qu’un bon dans sa poitrine quand elle reconnut Devendra. Elle défit son tablier et essuya rapidement ses mains avant d’offrir un siège à celui-ci sans que son visage trahisse la moindre émotion ou le plus petit trouble. Etant au fait des traditions tibétaines, elle offrit un thé au nouveau venu qui accepta d’un regard. Pendant que la jeune Chinoise s’affairait, Devendra observa les lieux et les enfants qui l’entouraient avec curiosité. De petits Chinois vêtus de chiffons... Inara chassa gentiment ses frères et sœurs, et se retrouva seule avec son ancien « client ». Elle s’assit face à lui, et Devendra ne put s’empêcher de songer que même pauvrement vêtue, elle restait très belle et conservait quelque chose d’aristocratique dans le regard dont elle n’avait visiblement pas conscience. - Que venez-vous faire ici ? demanda-t-elle. - Je suis venu m’excuser… - Je n’ai rien à vous pardonner… le coupa-t-elle. Vous aviez raison, de quel droit pourrais-je me comparer à vous ou à une femme de votre condition, moi qui ne possède presque rien, dit-elle très vite en baissant les yeux. Maintenant vous devriez vous en aller je crois, fit-elle en faisant mine de se relever. - Non. Ce n’est pas tout Inara… Elle se rassit. Il ne l’avait jamais appelée ainsi jusqu’alors. - Vous valez mille fois plus que moi vous savez ? fit-il avec une drôle de lueur dans le regard. Vous m’avez ouvert les yeux… Je voudrais vous demander une dernière faveur… après cela je disparaîtrai de votre vie si c’est toujours ce que vous souhaitez… - Laquelle ? fit-elle, le cœur battant. - Venez demain soir au palais. - … C’est d’accord, murmura-t-elle du bout des lèvres. Après le départ de Devendra, Inara crut un moment qu’elle avait rêvé tout cela. Alors que le soleil se couchait à l’horizon, elle parut, habillée d’une longue robe noire aux manches longues mais étroites, et avec un bijou simple autour du cou. Devendra, qui l’attendait, avait revêtu pour l’occasion l’un des magnifiques costumes qu’il s’était fait tailler sur mesure à Londres. Ce soir là, ils sortirent et assistèrent à un spectacle de danse, puis ils dînèrent aux chandelles, repas durant lequel ils parlèrent longuement… Le serviteur indien qui connaissait bien son maître à force de le côtoyer, nota avec surprise ses sourires et son air rêveur – peu commun chez cet homme de nature plus taciturne d’habitude plus réservée. Malgré elle, Inara était nerveuse et légèrement mal à l’aise mais Devendra semblait l’être tout autant, ce qui la rassurait un peu. Il lui raconta sa vie, ses voyages ; Elle lui parla de la sienne et des quelques moments de bonheurs qui avaient illuminé un quotidien difficile. Devendra découvrit ainsi que la jeune fille savait lire et écrire en mandarin, tibétain et hindi, son frère le lui ayant appris avant de disparaître tragiquement. Elle évoqua peu la mort de ce dernier et, pour tout dire, il fut peu question de la situation politique et militaire du Tibet durant cette soirée. C’était là un sujet délicat qui risquait de les blesser l’un comme l’autre. Inara aurait aimé en savoir plus sur la femme qui hantait les souvenirs de Devendra mais il n’y fit aucune allusion et elle préféra ne en parler de peur de rompre l’harmonie qui régnait entre eux à ce moment précis. Le repas achevé, Inara s’apprêtait à repartir quand Devendra la retint par la main. Ils commencèrent à danser, étroitement enlacés, au rythme d’une musique imaginaire. Elle n’offrit pas de résistance quand il l’entraîna comme au tout premier soir vers le lit où ils s’assirent l’un à côté de l’autre. Tous deux eurent alors l’intime conviction qu’il était temps d’achever quelque chose qu’ils avaient entrepris longtemps auparavant. Devendra dénuda l’épaule de la jeune fille tout en la regardant dans les yeux. Il effleura des lèvres la peau douce et laiteuse tout en guettant ses réactions, puis s’arrêta pour murmurer quelque chose à son oreille. Elle eut un sourire ému puis l’embrassa sur les lèvres en rougissant. Devendra détacha les lanières qui retenaient sa robe et Inara laissa glisser le vêtement, découvrant son corps complètement nu sous les yeux émerveillés de Devendra qui osa à peine poser ses mains sur ses hanches et lui caresser le dos. La jeune Chinoise, enlaça le Tibétain et l’attira plus près d’elle. La lueur du feu et des candélabres éclairaient la chambre d’une lumière jaune orangée douce ; et des bâtons d’encens qui achevaient de se consumer dans des brûloirs avaient parfumé l’air d’une fragrance épicée. Devendra défit avec des mouvements désordonnés son veston, puis sa chemise, aidé d’Inara qui souriait de sa maladresse. Une fois nu lui aussi, ils se glissa près d’elle dans le lit et ils se blottirent l’un contre l’autre. Devendra caressa longuement le corps de la jeune fille qui semblait un peu effrayée et prit son temps pour la rassurer. Elle murmura qu’elle avait confiance en lui parce qu’elle l’aimait. Il la regarda un long moment avec un sourire qu’elle ne lui avait encore jamais vu mais qui la remplit de joie. La brève douleur laissa vite place à une vague déferlante de sensations qu’Inara n’aurait jamais imaginées, après quoi ils s’endormirent dans les bras l’un de l’autre… Inara ouvrit un œil, réveillée par quelque chose de froid qui faisait pression sur sa poitrine. La lueur matinal cherchait difficilement son chemin à travers les interstices des persiennes. Elle sursauta et cria en découvrant Devendra qui se tenait tout près d’elle, un poignard à la main. La tête penchée en avant, il semblait comme en prise à une fièvre qui le faisait transpirer. Il esquissait des dessins imaginaires au dessus de la poitrine de la jeune fille et avait un air égaré. Quand il rencontra le regard d’Inara, cette dernière sentit la lame commencer à s’enfoncer dans sa peau, faisant gicler quelques gouttes de son sang. Terrifiée, la jeune fille se dégagea vivement – se blessant au passage profondément les mains sur la lame - et sauta du lit. Elle attrapa un vêtement et se couvrit le corps. Devendra la rejoignit, le poignard tendu vers elle et tenta de l’attraper mais elle parvint à lui échapper encore. - Pourquoi tu fais ça Dev’ ? demanda-t-elle d’une voix chargée de sanglots de terreur et de peine. - Je dois le faire, tu comprendras plus tard… Je ne veux pas te perdre toi aussi. - Me perdre ?? ! Dev’… Ce n’est pas toi ça. Tu n’as peur de rien ! hurla-t-elle en fondant en larmes. Devendra songea qu’était belle avec ses longs cheveux noirs en pagaille. - Tu te trompes sur moi Inara, je suis un homme faible… ou du moins je l’étais. Je me suis promis de contrôler mon destin à présent. - En me tuant…. ? - Fais moi confiance si tu m’aimes… Inara secoua la tête : - Désolée mais je ne peux pas. J’ai ma famille… Adieu Dev’. Elle s’enfuit en courant. Devendra tenta de la rattraper mais n’y parvint pas. Le soir même il découvrit que la maison d’Inara avait été complètement vidée. Un voisin lui apprit que ses habitants avaient pris la route pour la Chine dans un convoi. Devendra s’effondra devant la porte de la maison d’Inara et y passa la nuit entière à pleurer et se maudire lui-même… Ce soir là, il décida de reprendre le contrôle total de sa vie avant qu’il ne soit trop tard….. | |
| | | Némésis ADDICTED
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| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 07.02.09 17:46 | |
| Présentation d'un Nouveau perso important, à priori personnifié sous les traits de Tony Leung CHiu Wai : HUANG CHEN Interprète : Tony LEUNG Chiu Wai Age : entre 30 et 35 ans en 1958 Statut : Mortel Nationalité : Chinois Autres informations : Officier de l'Armée populaire Chinoise. Homme valeureux, bon combattant, fidèle à son pays parfois jusqu'à l'aveuglement. | |
| | | Némésis ADDICTED
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| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 07.02.09 17:50 | |
| Trois ans ont passé... ****************************************** CHAPITRE 2****** 1958, SHANGHAI, CHINE S’accrochant avec les mains aux barreaux de sa cellule, Devendra jeta un œil par l’interstice et invectiva le gardien d’un ton désinvolte. N’obtenant comme toujours aucune réponse, il s’écarta de la barrière et se laissa tomber sur sa couche, épuisé et inquiet, la tête entre les mains. Il essayait de tenir le coup et de ne pas laisser entrevoir qu’il commençait à craquer mais tout était trop difficile… Trois semaines déjà qu’il était aux mains des Chinois, une semaine qu’on l’avait transféré de sa prison Tibétaine à cette geôle chinoise – il avait tenu le compte précis de chaque jour et de chaque nuit. Il savait qu’il était à Shanghai, rien d’autre. Pour la millième fois, il se remémora la nuit où tout avait bousculé pour lui comme pour tant d’autres innocents : un soulèvement populaire que rien n’avait laissé présager s’était amorcé à Lhassa, entraînant aussitôt une sévère vague de répression organisée par le gouvernement Chinois – Mao Tsé Toung en fait… Devendra – et ce même s’il participait activement à la Résistance - ne faisait pas partie de la manifestation ce jour là mais avait été mis au fait par un ami des atrocités qui se déroulaient sur la place centrale de Lhassa. En dépit du danger, il s’y était rendu pour voir s’il pouvait aider les opposants blessés qui fuyaient les milices chinoises à se cacher et avait été lui-même victime d’un coup de filet au cours duquel il avait vu nombre d’hommes mourir dans des circonstances inhumaines… Lui-même avait été jeté dans un cachot sans lumière où on l’avait tenu isolé des jours durant en ne lui apportant qu’un peu d’eau parfois. A bout de force, il avait été entraîné de force dans une salle sordide où on l’avait frappé et soumis à la torture, une torture gratuite nullement destinée à lui extirper des informations, seulement pour le spectacle de l’humiliation et de la souffrance. Alors qu’il ne croyait plus au miracle, on l’avait remis dans une cellule. En réalité, on avait découvert que Devendra n’était pas n’importe qui. Sa nationalité indienne et surtout sa grande fortune lui laissaient peut être une chance d’être libéré… Il en fut autrement pour le plus grand malheur de Devendra : un de ses codétenus le donna comme étant l’un des leaders de la résistance et il fut ordonné que celui-ci soit envoyé en Chine pour subir un interrogatoire « plus approfondi ». Ces quelques mots sous-entendaient l’emploi de tous les moyens concevables pour faire parler un homme. Les traits tirés, les joues mal rasées, coincé dans sa nouvelle cellule, ce n’était pas tant de sa captivité que Devendra s’inquiétait le plus. Son angoisse venait plutôt de ce que sous-tendait sa condition de prisonnier et d’opposant politique, à savoir la très forte probabilité que d’ici peu ses geôlier se décident à faire usage de la torture physique. Il savait pouvoir gérer la douleur mais dissimuler son immortalité allait s’avérer plus délicat… Ces dernières années, avant qu’il ne revienne au Tibet et qu’il ne s’engage de manière radicale dans son combat contre l’occupant chinois, il avait vécu une vie exempte de tout souci, réglée comme du papier à musique, lui ayant presque fait oublier les difficultés qu’impliquait intrinsèquement l’immortalité. A présent, la réalité lui revenait en pleine figure avec une violence insoupçonnée et la simple idée qu’on le « démasque » l’angoissait si profondément qu’il ne dormait même plus les quelques trop courtes heures durant lesquelles on le laissait en paix. Et pourtant la fatigue, elle, était bien là, le rendant de plus en plus nerveux, irritable, et impatient, mais surtout nettement plus vulnérable aux attaques de ses tortionnaires, ce qui le faisait enrager. A chaque fois qu’il se retrouvait étendu sur l’inconfortable paillasse qui faisait office de couche, un flux de pensées incohérentes venait polluer son esprit. En dépit de tout cela, le sommeil s’obstinait encore à la fuir… Peut être parce que fermer les yeux, c’était comme mourir, tomber dans un néant incontrôlable, effrayant… Il ne s’était pas senti aussi en danger depuis longtemps… ni aussi vivant à la réflexion - sauf peut être quelques années plus tôt mais tout était différent alors… | |
| | | Némésis ADDICTED
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| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 07.02.09 18:03 | |
| Le changement avait fini par se produire sans la moindre transition mais Devendra n’était pas dupe… C’était prémédité. On lui avait fait subir une fois encore le même interrogatoire, le matraquant pour la énième fois des même menaces verbales et autres questions – certaines absurdes, d’autres plus fondées – quand ses tortionnaires chinois jugèrent, semble-t-il, qu’il était temps de passer aux « choses sérieuses », soit des techniques plus « traditionnelles » que la pression psychologique qui, il est vrai, ne donnait guère de résultats avec les esprits forts – et force était de constater que Devendra était de ceux-ci. Un sourire amer s’esquissa au coin des lèvres de ce dernier. Ca y était, songea-t-il, le petit jeu du chat et de la souris, c’était bien fini... Devendra jeta un coup d’œil en biais. Un Chinois restait volontairement en retrait. Officier de l’Armée populaire comme en témoignait l’uniforme qu’il avait sur le dos, il se tenait là, silencieux et discret – sa présence passait quasiment inaperçu, et il est probable que Devendra fut le seul à l’avoir noté. Le Tibétain décida de concentrer exclusivement son attention sur cet homme, dans l’espoir de ne laisser aucune prise à la douleur physique sur son esprit… Si ce dernier était suffisamment occupé, tenta de se convaincre Devendra, peut être alors cesserait-il de lui faire ressentir aussi distinctement l’effroyable brûlure du fer chaud, la douloureuse morsure du chien ou l’étreinte rugueuse de la corde… Au prix d’un lourd effort de concentration, le Tibétain parvint à regrouper ses souvenirs, et se rappela avoir déjà vu ce visage auparavant, et même à plusieurs reprises, mais il n’y avait jamais prêté attention jusque là. Ce visage avait cela de surprenant qu’il ne portait nulle trace de la joie sadique que Devendra pouvait observer sur tous les autres visages qui l’entouraient. Ce visage était celui d’un homme consciencieux et scrupuleux, mais aussi soucieux et volontaire. Bien que son attitude fut parfaitement impassible, Devendra ressentit qu’il était troublé. Le soir même, Devendra reprit connaissance dans sa cellule. Le visage en sang, des contusions se dessinaient sur tout son corps, agrémentées d’entailles plus sévères qui ne tardèrent guère à cicatriser. En proie à un effroyable mal de crâne, Dev’ se tenait la tête entre les mains sans bouger d’un pouce de là où il se trouvait. Etendu à terre, il fixait d’un œil songeur le plafond de sa cellule tout en s’acharnant à remettre un peu d’ordre dans ses souvenirs, sans grand succès à vrai dire… Il se rappelait vaguement la sensation des coups répétés sur son corps… Un écho fait de cris et de rires à vous glacer le sang résonnait continuellement à ses oreilles et il sut qu’il ne trouverait pas le sommeil cette nuit là… Il se tourna sur le côté et soupira. Qu’allait-il se passer quand, immanquablement, l’un de ses bourreaux en viendrait à s’interroger sur la rapidité avec laquelle il guérissait de ses blessures ?! C’est pour empêcher cela – ou tout du moins retarder l’échéance – qu’il prit la décision de se mutiler lui-même. Entretenir ses plaies lui permettrait de donner le change, tout du moins dans un premier temps… Mourir était une solution envisageable pour s’échapper mais il connaissait encore trop mal les lieux pour se lancer dans de telles extrémités. Il lui fallait s’assurer un « filet de protection », au cas où les choses tourneraient mal. Trouver une stratégie pour sortir d’ici sur ses deux pieds devint ce soir là son but principal, un but auquel il se raccrocha comme à une bouée pour ne pas sombrer complètement dans le désespoir. Il était à la base un guerrier et un aristocrate et ne détestait rien davantage que de se laisser submerger par ses émotions, persuadé que cela risquait de le perdre bien plus que toute autre chose. ****** A l’extérieur, un bruit ne tarda pas à se répandre comme une traînée de poudre : il avait été décidé de pratiquer à l’exécution en place publique de différents leaders de la résistance Tibétaine actuellement retenus en captivité dans les geôles chinoises. Devendra faisait partie de la liste des condamnés… Sa trop longue résistance – ainsi que son arrogance – avait finit par venir à bout de la patience des autorités supérieures qui, s’ils avaient du se résoudre à ne rien tirer de lui, avaient du moins décidé d’en faire un exemple aux yeux de tous, ainsi quiconque se dresserait contre les intérêts de la Chine saurait à quoi il s’exposait. **** Ce soir là comme tant d’autres auparavant, Devendra se réveilla affalé par terre, le nez dans la poussière. Il tourna prudemment la tête sur le côté et, ne voyant plus personne, laissa échapper un rire - quelque part entre expression de son soulagement et gémissement de douleur. Il avait une lèvre fendue, un filet de sang lui coulait dans la nuque et une grande tache sombre se dessinait au dessous de son œil droit. Il tenta de se relever mais constata avec contrariété que ses jambes refusaient de le porter aussi se traîna-t-il sur quelques mètres jusqu’au mur le plus proche où il s’adossa. C’est alors qu’il prit conscience qu’il n’était pas seul…… Un homme se tenait de l’autre côté de la grille qui clôturait l’espace sordide duquel était captif Devendra. Ayant croisé le regard du Tibétain, l’inconnu s’avança et la lueur des torches qui éclairaient le couloir des la prison dévoila sa silhouette. Un visage étroit, des traits fins, de longs cheveux noirs rattachés au dessus de la tête en un chignon serré, un bouc qui vieillissait son visage plus qu’il ne devait l’être réellement… Devendra reconnut le visage de l’officier qui avait assisté à plusieurs des « interrogatoires spéciaux » qu’il avait subi Ce visage était celui d’un homme consciencieux et scrupuleux, mais aussi soucieux et volontaire. Bien que son attitude fut parfaitement impassible, Devendra ressentit qu’il était troublé., tout comme il l’avait été au cours des séances de tortures dont il avait été le spectateur malgré lui. Tout cela empêchait Devendra de le mépriser. Il n’avait bien sur pas plus confiance en lui qu’en un autre, mais au moins ne lui était-il pas totalement hostile… Pour l’heure, le visage de l’officier chinois portait un voile sombre de contrariété, et Dev’ s’étonna d’y discerner un sentiment de révolte que son vis à vis s’efforçait de réprimer de son mieux… - Je suis ici pour vous annoncer que vous allez mourir… Mao lui-même en a décidé ainsi ! finit par dire le chinois d’une voix impersonnelle, brisant un silence qui semblait lui peser de plus en plus. Devendra ne répondit rien, son regard était suffisamment éloquent : Huang-Chen comprit que le Tibétain avait déjà eu vent de la nouvelle. Encore plus mal à l’aise, il passa une main nerveuse dans sa nuque pour y chasser un peu de sueur. Devendra se redressa, vint coller son visage aux barreaux de la cellule et fit signe de la main au Chinois qui se rapprocha. Face au sourire du Tibétain, l’officier s’exclama avec une colère mal contenue : - Pourquoi souriez-vous, il n’y a rien de drôle vraiment ! ! On dirait que vous ne vous souciez bien peu de qu’on vous ôte la vie… - Vous ne comprenez pas et vous ne pourrez jamais comprendre… répliqua Dev’ en haussant les épaules toujours avec le sourire. Je ne compte pas ! - Bien sur que si, vous comptez, qu’est-ce que vous croyez ! Vous, un chef de la rébellion, quel plus beau gibier pour le tableau de chasse du régime ? ? ! L’incarnation même de la Résistance Tibétaine écrasée en Place Publique. Et vous vous laissez faire avec le sourire, sans lutter… C’est lâche vous ne croyez pas ? ! C’est fuir la vie et ses responsabilités ! Dev’, un peu blessé dans son orgueil dans la mesure où tout ce qu’avait dit l’officier chinois n’était pas faux, riposta brutalement : - Vous n’êtes pas à ma place ne l’oubliez pas ! C’est facile de sortir de jolies paroles mais le prisonnier ici, c’est moi ! Vous ne croyez pas sincèrement que l’idée de mourir me ravit n’est-ce pas ? ? ! Mais après tout, on finit tous par y passer un jour ou l’autre, alors je me réconforte en me disant que ma mort aura servi notre cause ! Gandhi a dit qu’une vérité abstraite est sans valeur si elle n’est pas incarnée par des hommes qui la représentent en prouvant qu’ils sont prêts à mourir pour elle… - Et vous… vous voulez être l’un de ces hommes, réalisa l’officier. Un martyre… - Disons que ma mort sera un sacrifice juste et noble, consenti pour que puisse renaître un Tibet libre et indépendant…. - C’est un bel espoir, mais vain je le crois. Et prenez garde, la pensée que vous avez cité n’est pas sans ambiguïté… - Je le reconnais, elle est comme moi… conclut Dev’ avec un sourire. Huang Chen eut à son tour un sourire songeur. Dev’ lui en demanda la raison. - Vous êtes réellement un être hors du commun… J’essaie de vous cerner depuis la première fois que je vous ai aperçu mais j’avoue ne pas y être parvenu, vous me surprenez toujours… J’ignore s’il faut voir en vous un lâche ou un héros, un utopiste ou un homme désespéré, un altruiste ou un égoïste… Maintenant je me dis que vous avez tout ces visages… - On m’a souvent qualifié d’être instable, c’est peut être la raison de ce morcellement de ma personnalité. - Je ne pense pas que votre personnalité soit réductible à de l’instabilité. - Vous me rassurez, plaisanta Devendra. Leur conversation fut coupée court par l’arrivée impromptue de prisonniers escortés par des soldats, et l’officier Huang Chen, songea qu’il était plus sage pour lui de quitter les lieux…. *************** | |
| | | Némésis ADDICTED
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| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 07.02.09 18:07 | |
| Le soir même Huang Chen se tenait debout sur le seuil de la petite maison et observait les dernières lueurs crépusculaires tombant sur Shanghai, du haut des marches de l’escalier comme s’il s’était trouvé sur le toit du monde… Une main féminine se glissa dans ses cheveux et caressa sa nuque, le faisant brusquement sortir de sa torpeur. Il tourna la tête et sourit à la jeune femme qui venait de le rejoindre au dehors, mais celle-ci comprit, au pli dur qui se dessinait près de sa bouche, qu’il était plus préoccupé qu’il ne voulait bien le laisser paraître. Elle baissa les yeux avec humilité quand il la prit par la main et l’attira à coté de lui. Huang fut le premier à rompre le silence, après un bref moment d’hésitation : - Tu es l’une des rares personnes à qui j’ai jamais pu dire tout ce que j’avais sur le cœur… - Et tu sais que je serai toujours là pour t’écouter… Je te dois tant, je ne l’oublie pas, murmura la jeune femme en exerçant une pression douce sur le bras de Huang Chen tout en lui adressant un sourire timide. Dis moi ce qui préoccupe tant ton esprit ?! - Ce que je vais te dire… Tu ne dois jamais le répéter à quiconque sans quoi tu causerais ma perte, tu me comprends ma douce ? voulut-il s’assurer. La jeune femme acquiesça d’un battement de cils et Huang Chen consentit enfin à se confier : - Je commence à me poser des questions… Des questions sur mon engagement dans l’armée, sur nos actes, nos procédés… et cette guerre d’annexion du Tibet qui n’en finit pas… Je ne suis plus sûr de suivre la bonne voie… ni de rien en fait ! - Mais… s’étonna la jeune femme dans un souffle, tu semblais si confiant, si plein d’assurance il y a encore peu… Qu’est-ce qui t’a poussé à si brutalement tout remettre en question ?! - Un homme. Un prisonnier que j’ai beaucoup observé depuis son arrivée il y a quelques jours. Il a été capturé à Lhassa et serait un membre influent des réseaux rebelles. Je ne lui ai parlé qu’une seule fois et ça m’a poussé à réfléchir… Il est mon ennemi mais je l’admire parce qu’il serait prêt à donner tout ce qu’il a, même sa vie, pour son idéal – la liberté de son peuple. Ca m’a rappelé que moi aussi j’ai été comme lui autrefois : si je suis devenu soldat, c’est d’abord parce que j’espérais servir et défendre le peuple chinois, surtout après l’oppression japonaise de la dernière guerre. A présent, je réalise que nous ne sommes en réalité que des pantins au service du parti, un instrument de plus dont il se sert pour imposer sa volonté au moyen de la terreur et de la violence. Nous agressons nos voisins sous je ne sais que prétexte, et ce pour voler leurs terres et leur liberté, voilà ce que je pense réellement mais je ne peux rien faire et même si je le pouvais est-ce que je le ferais… ?! C’est tellement embrouillé dans ma pauvre tête… Je suis Chinois, je ne souhaite pas agir contre mon pays au fond de mon cœur mais… Je suis déchiré entre ce sentiment de révolte et ce que je suis… un patriote, un soldat qui a prêté le serment de servir les autorités de son pays, un homme d’honneur qui ne peux briser ce serment… Oh bon sang, je me sens à la fois impuissant… et lâche ! - Non, bien sur que non ! protesta avec chaleur la jeune femme qui avait soigneusement écouté la confession du jeune officier. Je crois que je comprends ce que tu ressens, poursuivit-elle, et je veux que tu saches que je t’admire… Peu d’hommes ici auraient le courage d’affirmer la moitié de ce que tu viens de dire ! - Ecoute, oublies tout ça… J’ai parlé contre notre pays, contre nos dirigeants… Je n’aurais pas dû te mêler à tout ça, excuse moi. Nous pourrions mourir tous les deux pour ces quelques paroles que nous venons d’échanger… - C’est bien pour cela que nul n’en saura jamais rien… fit la jeune femme avec un léger sourire complice. Après une brève hésitation, elle ajouta : Dis… Cet homme, il t’a vraiment marqué on dirait ? - Oui, c’est étrange… Je crois qu’il y a encore quelques mois mon esprit serait resté fermé à toutes ces interrogations… - Dis toi que c’est le destin qui a choisi de mettre cet homme en travers de ta route… Il y a peut être une bonne raison à tout cela, même si tu ne la vois pas encore. - Sans doute, concéda Huang Chen d’une voix songeuse. ****** | |
| | | Némésis ADDICTED
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| Sujet: Re: Ma fanfic (Heaven On Earth) 07.02.09 18:21 | |
| ************** Cette nuit là vit s’installer un calme mortel sur les eaux maritimes bordant Shanghai. Le ciel s’était chargé à la mi-journée d’immenses nuages sombres semblables à une immense chape de plomb, laissant présager d’une nuit d’encre sur les eaux… La plupart des navires, fidèles à leur habitude étaient rentrés s’ancrer au port avant que le crépuscule ne tombe, la proximité de bancs de sables rendant malaisée voire périlleuse toute navigation de nuit… La relative quiétude du littoral se trouva pourtant mise à mal avec l’apparition d’un élément inattendu : une très belle jonque de taille substantielle - jusqu’alors camouflée par l’ombre providentielle - émergea des ténèbres à la faveur d’une brève réapparition de la lune. Elle voguait sans bruit à l’horizon, creusant un sillon régulier en direction de la côte chinoise. Une main invisible jeta l’ancre à quelques encablures de la terre, face à la partie sud de la ville. Aucune lumière ne s’échappait de l’embarcation que l’on aurait pu croire abandonnée ou encore rêver en navire-fantôme. Deux silhouettes fantomatiques, deux femmes, se tenaient côte à côte à la faible clarté de la lune, main dans la main, le regard tourné dans une même direction - celle des terres… De ces deux femmes, l’une était chinoise, l’autre, indienne. - Nous y sommes… Toujours décidée à aller jusqu’au bout ? s’enquit la chinoise d’une voix posée après avoir tourné un regard interrogatif vers sa compagne. Celle-ci baissa modestement les yeux avant de répondre d’une voix qui se voulait sans faille : - Je n’ai pas changé d’idée, plus question de reculer... Les dernières nouvelles qu’on m’a transmises sont très inquiétantes… J’ai confiance en lui mais, seul, il ne s’en sortira pas, tu le sais comme moi… Lui seul ne se rend pas compte des risques qu’il court … - Tu as toujours tout fait pour veiller sur lui, remarqua la chinoise avec un sourire bienveillant en coin, et ce même lorsque lui-même y était le plus opposé, je suppose qu’il en sera toujours ainsi. Malheureusement… - Malheureusement tu ne peux m’aider c’est cela ?! - Tu connais ma position… Ce n’est pas que ça me fasse plaisir mais je ne puis t’accompagner plus en avant dans ce voyage… Un régime oppressif m’a fait fuir la Chine autrefois et m’installer sur cette jonque ; à l’époque je me suis jurée de ne remettre les pieds dans mon pays que le jour où il serait libéré du poids de tout joug, ce qui est loin d’être le cas actuellement comme tu peux le constater !! Je pense t’avoir donné toute l’aide qu’il était en ma mesure de t’offrir… Tu sais comment te déplacer rapidement et discrètement dans la ville, tu connais les noms de personnes qui pourront éventuellement t’aider en cas de besoin… énuméra-t-elle. Je prierai les divinités que tout se passe bien mais concrètement mon aide s’arrête là ! - Bien sur, tu as déjà fait plus que je n’aurais osé espérer et je respecte ton choix, crois le bien. Je n’ai jamais été ingrate et ça ne commencera pas aujourd’hui… La chinoise acquiesça, songeant que son amie était sans doute l’une des personnes les plus dévouées qu’il lui ait été donné de rencontrer au cours de sa vie… Cette dernière avait tellement donné sans jamais rien réclamer en retour que la chinoise se surprenait par moments à la comparer à une sainte - et ils étaient rares ceux que la Chinoise tenait en si haute estime… Cette dernière donna encore quelques indications à sa compagne avant qu’elle ne débarque sur la terre ferme : - Dans deux jours vont débuter les célébrations de la fête du printemps… L’animation dans les rues sera un élément favorable, il te sera plus aisé de passer inaperçu. Je pense que les exécutions ne seront pas fixées avant ce jour là afin d’en accroître la portée médiatique... Le temps t’est donc compté, pas de seconde chance à espérer... L’équipage et moi nous vous attendrons ici, dans la baie, pour les deux nuits à venir et ce dès que l’obscurité sera suffisamment dense pour masquer la présence du navire… Le reste du temps, nous resterons en mouillage dans des îles proches. Surtout n’oublie pas qu’il faut que tu agisses rapidement et efficacement, je ne pourrai vous attendre une heure de plus… insista-t-elle. Ce n’est pas par cruauté gratuite, murmura-t-elle encore après une brève hésitation, mais bien parce que si vous ne vous trouvez pas à ce rendez-vous, cela ne pourra signifier qu’une seule chose : que tu as échoué et que tu es leur prisonnière ou pire… A partir de ce moment là les soldats seront envoyés à la recherche d’éventuels complices et je n’ai pas le droit de risquer la vie de mon équipage… L’autre hocha pensivement mais fermement la tête, considérant que son amie parlait avec bon sens, et cela même si son discours pouvait sembler très dur, voire impitoyable, d’un point de vue extérieur. - Comment comptes-tu t’y prendre au juste pour pénétrer les lieux, y as-tu seulement pensé ? s’inquiéta la chinoise. - Oh oui, ne te fais aucun souci… ! Il me suffira de faire bon usage de mes talents naturels ! s’exclama avec humour l’indienne tout en faisant gracieusement un tour complet sur elle-même, le regard pétillant et un vague sourire aux lèvres, entre facétie et malice. La chinoise l’observa pensivement mais ne chercha pas à en savoir plus. | |
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