Chapeau Vijay!

A New-Delhi, Vijay Kumar, 40 ans, est un peintre publicitaire de rue sans travail depuis l’arrivée des affiches papiers. Avec des portraits, trompe l’œil ou tableaux religieux, l’artiste tente de survivre depuis 2O ans. Dernièrement, la reproduction, plus ou moins fidèle, d’affiches bollywoodiennes relance son activité.




Sur un terrain vague de Old Delhi, d’immenses tableaux écaillés d’Amitabh Bachchan, Raj Kapoor ou Meena Kumari, des légendes bollywoodiennes, servent de cloison à trois petits ateliers. Survivent ici les derniers peintres de rue de la capitale indienne. Plus souvent à boire du thé qu’à peindre, ils attendent désespérément les commandes.

Depuis le milieu de années 90, ces artistes sont au chômage technique. L’affichage publicitaire des films, des nouveaux téléphones portables ou des campagnes électorales ne passe plus par eux. L’impression numérique sur papier a définitivement sonné le glas de leur profession. La plupart des peintres ont déserté les ateliers et travaillent dans des bureaux.

Pour Vijay Kumar, la conversion était impensable. Analphabète, sorti de l’école à 8 ans, il peint depuis toujours. Il a donc conservé son "studio" et partage avec deux autres peintres les rares commandes. "Il y a 20 ans, je peignais une vingtaine d’affiches par semaine, raconte-t-il. Aujourd’hui, il faut que je vive avec moins de quarante commandes par an."Quelques particuliers font encore appel à lui pour des portraits, des peintures religieuses ou des trompe l’œil.

Dernièrement, une petite clientèle d’occidentaux utilisent ses services pour des tableaux très particuliers : des affiches dans le plus pure style bollywoodien mais dans lesquelles les héros ont été remplacés par les amis ou la famille du client. Pour 100 euros minimum, en moins de 4 jours, Vijay Kumar peut tout faire. "Je suis capable de reproduire tous les styles de peinture, sur tout support et dans toute dimension. Je m’adapte à la demande." Reste à se faire connaître de ceux qui en ont les moyens. Les peintres ne parlent pas anglais et n’ont pas d’argent pour organiser une exposition.

Leur première chance a été Yann Toma, un artiste contemporain français, de passage en Inde. Ce Parisien a retrouvé la trace de Vijay Kumar à Old Delhi grâce à un vieux poster qui traînait dans un cinéma du quartier. Fasciné par l’ancien style de l’affichage publicitaire peint en Inde, Yann Toma a fait réaliser une trentaine de tableaux grand format par le studio. Un premier pas vers la redécouverte et la reconnaissance des compétences de Vijay Kumar et ses collègues.

Pour contacter Vijay Kumar, 98 99 24 24 18 (téléphone direct, hindi obligatoire) ou 98 73 39 92 07 (téléphone de son neveu Umesh qui s’occupe des clients en anglais).

Source: http://www.aujourdhuilinde.com/

bah le jour ou j epeut me le payé je le ferais faire par lui et personne d'autre c'est magnifique

il peint drolement bien!

j'aimais tellement ces affiches de cinéma kitchs peintes par ces artistes , quand je vais en Inde je les cherche désespérement , hélas ce ne sont que des photos , dommage , en tous les cas bonne chance à Vijay, quel talent et merci pour l'info