Le président français, Nicolas Sarkozy, est arrivé, vendredi matin 25 janvier, à New Delhi, pour une visite d'Etat de deux jours en Inde à vocation
"politique", qui ne devrait pas être marquée par la signature de gros contrats, selon l'entourage présidentiel. Quelques heures après avoir atterri sur l'aéroport militaire de la capitale, Nicolas Sarkozy s'est rendu au palais présidentiel pour y rencontrer la présidente, Pratibha Patil, et son premier ministre, Manmohan Singh. Après un dépôt de gerbe au mémorial du Mahatma Gandhi, le président français devait s'entretenir avec le ministre des affaires étrangères, Pranab Mukherjee, puis retrouver le premier ministre pour une cérémonie de signature d'accords et une conférence de presse conjointe à la mi-journée.
Contrairement à ses précédentes visites à l'étranger, le séjour indien de Nicolas Sarkozy ne devrait pas être l'occasion de signer de gros contrats entre l'Inde et les entreprises françaises. Outre quelques accords de coopération, seul le groupe français Suez doit parapher vendredi deux contrats dans le secteur de l'eau pour 100 millions d'euros. L'Inde devrait par ailleurs annoncer le lancement d'un appel d'offres exclusivement réservé aux entreprises françaises pour la modernisation de 51 chasseurs Mirage-2000, un contrat potentiel de 1,5 milliard d'euros.
POSSIBLE SIGNATURE D'UN ACCORD SUR LE NUCLÉAIRE CIVILLa coopération voulue par Paris dans le secteur de l'énergie nucléaire civile reste suspendue à la signature d'un accord entre New Delhi, qui détient la bombe atomique et n'a pas signé le traité de non-prolifération (TNP), et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Selon Paris, un accord balayant
"tous les spectres de la coopération possible entre les deux pays" pourrait toutefois être signé vendredi, un texte
"un peu plus précis" que la déclaration signée en 2006 par le précédent locataire de l'Elysée, Jacques Chirac. Dans un entretien accordé vendredi au quotidien
Hindustan Times, M. Sarkozy a indiqué que la France était
"sur le point de trouver un accord", qualifiant ce dossier d'un des
"enjeux essentiels" de sa visite. Le marché de l'armement indien, traditionnellement favorable à la France, semble lui aussi marquer le pas, après l'annulation en décembre 2007 par New Delhi d'un appel d'offres remporté en février de la même année par l'européen Eurocopter pour la fourniture de 197 hélicoptères, à la suite d'allégations de
"corruption" dans la presse.
"Je regrette que cela n'ait pas abouti mais, bien évidemment, je respecte la décision des autorités indiennes", qui doivent lancer cette année un nouvel appel d'offres, a déclaré M. Sarkozy. Le marché de l'armement en Inde, premier acheteur parmi les puissances émergentes, représente 30 milliards de dollars (20,5 milliards d'euros) de contrats d'ici à 2012. Les groupes français, forts de quatre milliards d'euros de ventes en 2005, sont les troisièmes fournisseurs derrière la Russie et Israël.
Le Monde